Cinq soirées aux couleurs de la Belgique ont donné un élan remarquable à cette édition de l'Octobre musical. En apothéose de ce cycle belge, la pianiste Roberte Mamou donnera un récital dimanche 28 octobre en duo avec le violoniste Laurent-Albrecht Breuninger De Roberte Mamou, on dit qu'elle est la plus Tunisienne des pianistes belges! De fait, née en Tunisie, Mamou a fait son apprentissage en Tunisie avant de conquérir les scènes les plus exigeantes et sillonner le monde. L'égérie de l'Octobre musical Roberte Mamou est d'ailleurs aux avant-postes de l'aventure de l'Octobre musical. Elle a contribué à mettre en place cette manifestation, à l'asseoir et la consolider en y mettant sa touche de directrice artistique. Depuis les débuts du festival, il y a un quart de siècle, elle y revient régulièrement et y contribue avec des récitals personnels et l'invitation d'artistes qu'elle connaît d'autant mieux qu'elle a participé à leur formation. Entre la Belgique et la Tunisie, elle a permis de tisser une belle histoire d'échanges musicaux qui se poursuivent avec bonheur. D'ailleurs, Michel Tilemans, ambassadeur de Belgique en Tunisie, compte désormais parmi les assidus du festival et n'a pas manqué une miette de ce véritable festin que sont en train de nous offrir les artistes belges. Cinq concerts sur la vingtaine que compte cette édition portent les couleurs de la Belgique, tout en se caractérisant par leur diversité. Le bal a été ouvert dimanche dernier par un duo à quatre mains que les soeurs Dalia et Orit Ouziel ont donné devant un public mélomane et admiratif de la technique parfaite de ces deux pianistes de renom. Issues du Conservatoire royal de Bruxelles, ces deux artistes ont ainsi annoncé la couleur de l'excellence et de la diversité des répertoires. En effet, dès le lendemain, l'Ensemble vocal baroque du Conservatoire royal de Gand se produisait dans un concert de musique sacrée dédié à Domenico Scarlatti. Entre spiritualité et virtuosité Cette soirée placée sous le signe de la spiritualité a été l'occasion de découvrir une formation dont le répertoire est ancré dans le dix-septième siècle. Les choeurs portés par un simple clavecin ont alors donné une brillant exemple de ce que peut être la tradition du chant liturgique chrétien. Portée à son comble, la musique d'église a régné sur un lieu qui s'y prêtait à merveille, avec des harmonies superbes et une maîtrise absolue d'un style pourtant ardu. La Belgique était toujours présente le 23 octobre avec le récital de Clotilde van Dieren qui choisira de développer un programme articulé autour de compositeurs hispaniques. Cette mezzo-soprano a fait des merveilles en interprétant des chansons populaires de la tradition espagnole, leur donnant l'accent de l'opéra. La tendance belge s'est poursuivie mercredi 24 octobre avec la pianiste Elodie Vignon, l'une des meilleures interprètes de Debussy qui, en 2018, est célébré un siècle après sa mort. La dernière ligne droite Cinquième et dernier récital de cette suite belge, la soirée avec Roberte Mamou aura lieu dimanche 28 octobre. Très attendue, la pianiste devrait interpréter des oeuvres de Schubert et Schumann avec la complicité du pianiste Laurent-Albrecht Breuninger. Ce seront à vrai dire des retrouvailles avec la virtuose tuniso-belge, véritable égérie du public de l'Octobre musical. Cette présence belge préfigure une consolidation future et une participation accrue pour les prochaines sessions. Avec le récital de Mamou, l'Octobre musical 2018 entame sa dernière ligne droite. En effet, la clôture du festival est prévue le 31 octobre avec l'Orchestre philharmonique de Tunis (direction: Chadi Garfi). Auparavant, le public retrouvera le duo des violonistes roumains Andreea et Bogdan Grigoras (29 octobre) puis un très attendu récital de trois jeunes artistes marocains réunis dans un trio de musique de chambre (30 octobre). En attendant, la Belgique est à l'honneur et contribue à illuminer l'Acropolium de Carthage avec des musiques choisies et des artistes de grand talent.