Il n'en pouvait plus le pauvre sexagénaire de cette vie conjugale tumultueuse tel un torrent ininterrompu. Une fois le dîner avalé à toute vitesse, revoilà la rengaine sempiternelle de l'irascible épouse qui commence pour ne plus se terminer, sauf si le maître de céans, lassé des incessantes remarques désobligeantes formulées par sa douce moitié, tourne les talons avant de claquer la porte. Ce calvaire, il l'endurait tous les soirs. Parfois, il faisait la sourde oreille ce qui énervait au plus au point sa compagne et à d'autres moments, surtout lorsqu'il est soucieux, il ne laissait rien passer, pas la moindre remontrance, ce qui allumait le débat. Et c'était parti pour de longues heures dans des discussions byzantines ponctuées de sornettes qui irritaient le vieil époux. Ce dernier n'a pas tardé à trouver la bonne solution à ses tracasseries quotidiennes. Au point de non-retour, il quittait ses pénates pour s'isoler dans sa voiture garée devant sa maison à La Soukra. Là, il prend un long repos compensateur dans le noir absolu avant de regagner son gîte, minuit passé. Une habitude qui malheureusement allait lui jouer, un jour, un mauvais tour. En effet, s'étant disputé une énième fois avec son épouse, il décida de prendre l'air, loin de ce salon maudit. Son véhicule l'accueillit à bras ouvert, mais à force de méditer sur son triste sort, il finit par s'assoupir avant de tomber dans les bras de Morphée. Et alors qu'il dormait à poings fermés, un jeune délinquant réussit à forcer la portière avant de le tirer avec violence de la banquette. Le sexagénaire roula à terre et fut roué de coups terribles qui eurent rapidement raison de sa résistance. Son agresseur a ensuite vite fait de lui faire les poches et de le délester d'une forte somme d'argent avant de s'éclipser. Malgré le piteux état dans lequel elle était, la victime se rendit au poste de police le plus proche pour porter plainte contre " le cogneur ", sobriquet donné au coupable, selon les propres dire du vieillard qui l'a entendu de la bouche même de son agresseur. Munies du signalement de l'accusé et de son surnom, les forces de l'ordre mirent fin à sa cavale en l'interceptant lors d'une ronde coutumière. Confronté à sa victime, il reconnut sans tergiverser les faits. L'enquête est en cours avant sa traduction devant la justice.