Prestigieux établissement de recherche médicale et scientifique depuis plus d'un siècle, l'Institut Pasteur de Tunis(IPT) a été choisi pour coordonner un important projet pointu de recherche scientifique tuniso européen associant de prestigieuses institutions de recherche européennes et portant sur l'exploitation et l'analyse des données «omiques» appliquées à l'étude des maladies infectieuses et des interactions entre le malade et l'agent pathogène (Hôte- Pathogène). Il s'agit de nouvelles approches et de nouvelles technologiques à haut débit de type statistique permettant l'analyse simultanée de grands volumes de données et de variables intéressant, entre autres, le génome, le code génétique notamment la transcription génétique, les protéines, les marqueurs biologiques, le métabolisme, à l'aide de l'outil informatique. Ce sont des techniques d'intégration des données éparpillées permettant d'obtenir de très nombreuses informations sur les réponses de l'organisme aux expositions microbiennes entre autres. On dit que le SIDA a été découvert dans les années 1980 grâce à ces méthodes d'approches statistiques globales des données médicales et scientifiques produites dans les laboratoires et centres de recherches mais restées séparées. Ces nouvelles technologies de bio-informatiques cherchent à appréhender la complexité du vivant dans son ensemble et relève de ce qui est appelé en anglais Big Science (Grande Science). Une conférence scientifique a été organisée, lundi 5 novembre, à Tunis, au cours de laquelle il a été procédé au lancement officiel de ce projet intitulé PHINDaccess. Sa réalisation s'étale sur 3 ans moyennant un financement européen de l'ordre de 2 millions dinars. Il s'inscrit dans le cadre du programme européen de développement de la recherche scientifique appelé « Horizon 2020 » associant la Tunisie en tant que partenaire. Les institutions européennes de recherche participant au projet PHINDaccess sont l'Institut Pasteur de Paris, en France, le Centre espagnol de régulation génomique en Espagne, l'Institut Max Planck de génétique moléculaire et l'Institut Robert Koch, en Allemagne. Le secrétaire d'Etat à la recherche scientifique, Khalil Amir, et le directeur général de l'Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir, se sont félicités de cette coopération scientifique avec des établissements européens de recherche scientifique de premier ordre, devant permettre à l'Institut Pasteur de Tunis de se positionner comme centre d'excellence dans le domaine de l'analyse et de l'exploitation des données Omiques. Le directeur général de l'Institut Pasteur de Tunis a indiqué que le projet PHINDaccess devra permettre le développement de nouveaux vaccins et des médicaments plus efficaces, face à l'accroissement de la résistance des microbes aux antibiotiques, parallèlement à l'enrichissement des connaissances et des compétences des cadres de l'établissement tunisien en matière d'analyse et d'exploitation des données liées principalement à la biologie moléculaires et au génome. Le secrétaire d'Etat à la recherche scientifique nous a indiqué que le budget de la recherche scientifique a été porté de 65 millions dinars en 2018 à 85 millions dinars, en 2019, dont 10 millions dinars consacrées à l'incitation à la recherche ponctuelle , admettant que l'enveloppe reste toutefois en deçà des attentes et des ambitions, d'où, a-t-il dit , le mérite de ces actions de coopération scientifique pour lever des fonds à l'étranger et soutenir l'effort national.