Le syndicat de l'enseignement secondaire poursuit l'escalade, surtout qu'il juge que le ministère n'est pas sérieux dans ses propositions et, par conséquent, la situation perdure, sans qu'on puisse présager une issue possible. A cet effet le syndicat compte organiser une journée de colère le 19 décembre, tout en refusant de passer les examens du premier trimestre que ce soit cette semaine ou durant les vacances. Les professeurs observeront une journée de colère le 19 décembre prochain devant le siège du ministère de l'Education, a annoncé, hier, le secrétaire général de la Fédération Générale de l'Enseignement Secondaire, Lassaad Yakoubi. Ce mouvement intervient en signe de protestation contre la politique d'atermoiement exercée par le ministère de l'Education, a-t-il expliqué lors d'un rassemblement organisé à Gafsa par les professeurs du secondaire. Les mouvements de protestation ne s'arrêteront pas tant qu'un accord ne sera pas conclu, a-t-il prévenu, soulignant que les négociations qui perdurent depuis six mois déjà ne sont pas à la hauteur des attentes des professeurs. Les professeurs du secondaire de Gafsa ont organisé un rassemblement hier devant le siège du commissariat régional de l'Education dans la région avant de se diriger vers le siège de l'Union Régionale du Travail. Autre son de cloche auprès du ministère de l'Education, avec le ministre Hatem Ben Salem qui a souligné que, "lors d'une réunion tenue dimanche après-midi entre les représentants du gouvernement et de l'Union générale tunisienne du travail, le ministère de l'Education a présenté une série de propositions au sujet des revendications des enseignants du secondaire et attend actuellement la réponse de la partie syndicale". Dans une déclaration aux médias en marge de sa participation à une journée d'étude sur l'orientation universitaire organisée à la Cité des sciences à Tunis, le ministre s'est dit optimiste, réaffirmant le soutien du département à tous les enseignants et son souci d'améliorer leur pouvoir d'achat. "Toutefois, la violence et l'instrumentalisation des élèves à des fins non pédagogiques sont des lignes rouges", a-t-il dit. Entretemps, la grogne s'étend et se durcit, avec la plupart des directeurs et proviseurs des lycées et collèges à Monastir, qui ont annoncé, hier, leur démission collective, selon le secrétaire général du syndicat de base de l'enseignement secondaire, Ali Harbi, en marge du sit-in observé par les enseignants au siège du commissariat régional à l'éducation. Cette démission intervient en protestation contre les injonctions du ministère de l'Education leur demandant de "dénoncer" les professeurs qui ont boycotté les examens pour opérer des prélèvements sur les salaires, signale Harbi. La démission collective des directeurs des lycées et collèges dans plusieurs régions intervient suite à des réunions tenues par les membres de ce corps, notamment, à Monastir, Le Kef, Siliana, Sidi Bouzid et Sfax, indique pour sa part Raouda Ben Aifa, secrétaire générale adjointe de la fédération générale de l'enseignement secondaire. Une réunion similaire devra se tenir, lundi après-midi, entre les directeurs des lycées et collèges des gouvernorats du Grand-Tunis, ajoute-t-elle. Toutefois, le commissaire régional à l'éducation à Sidi Bouzid, Houcine Akremi, affirme, dans une déclaration à l'agence TAP, n'avoir pas reçu de démission collective de directeurs et de proviseurs de lycées et de collèges et ce, jusqu'à lundi 10h00 du matin. Des directeurs et proviseurs de collèges et lycées du gouvernorat de Sidi Bouzid avaient signé dimanche une démission collective en signe de protestation contre "l'humiliation et le harcèlement pratiqué par le ministère de l'éducation et les commissariats régionaux de l'éducation" à leur encontre, selon un communiqué publié par la section de la fédération générale de l'enseignement secondaire à Sidi Bouzid. Jusqu'à lundi matin, 56 personnes ont signés la démission collective, sur un total de 73 lycées et 48 collèges, dans la région.