Le Club Idhafet a organisé une rencontre poétique le vendredi dernier avec le poète Bedreddine Ben Henda à la Bibliothèque publique d'Hammam-Lif. Malgré les intempéries, un public important, formé de professeurs, de poètes et d'écrivains, a tenu à assister à cette séance qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant. Les trois derniers recueils de poésie de B.B.H ont fait l'objet d'abord d'une présentation générale, puis le poète a parlé de son expérience poétique et enfin les assistants ont pu poser leurs questions à l'invité et exposer leurs points de vue respectifs à propos de la poésie en général et de l'écriture poétique moderne. A une question comment il était venu à la poésie, le poète a répondu en ces termes : « Je n'ai jamais pensé publier ces poèmes au-delà de face book, mais j'ai été beaucoup pressé par des des amis et des collègues qui m'ont proposé de sélectionner les meilleurs poèmes et les mettre dans un recueil. J'ai donc contacté la Maison d'Editions Latrach et ainsi fut fait. Il n'a fallu que deux semaines pour que le premier livre soit publié » Le présentateur a mis l'accent sur l'originalité de la poésie de Ben Henda à travers ses trois recueils, tous publiés en 2018, à savoir, « Douces et sans pépins », « Au nom du père, du fils et de l'artiste » et « Lent métrage », en soulignant l'aspect concis, bref et musical de la poésie de B.B.H, ce qui rend la lecture de ses vers passionnante, voire excitante, sachant qu'ils sont souvent dotés d'un soupçon d'humour, de fantaisie et de bonne humeur. Il a montré que le poète, en intégrant des tableaux de peinture dans son deuxième recueil et des affiches de films et d'acteurs de cinéma dans son troisième recueil, a associé d'autres arts à l'art poétique. Que ce soit dans l'un ou dans l'autre, il y a un certain décloisonnement entre les arts, qui, quoique différents, sont complémentaires. En effet, dans « Au nom du père, du fils et de l'artiste », il s'agit d'un mariage entre la plume et le pinceau, la poésie et la peinture. Dans « Lents métrages », il s'agit d'une fusion entre la poésie et le cinéma, à travers les souvenirs qu'il garde des années 60 et 70 de la salle de cinéma tenu par feu son père à Jendouba, actuellement disparu comme la quasi-totalité des salles obscures dans tout le pays. Le poète exprime dans ses poèmes sa douleur pour la disparition de ses salles de cinéma et son souhait de revoir un jour ces salles renaitre de nouveau. En outre, le présentateur a fait remarquer que les poèmes de B.B.H sont destinés à être chantés et mis en musique, de par l'harmonie musicale et le rythme parfait des vers, si bien qu'en les lisant à vive voix, ou en les écoutant, il y a toujours à l'oreille quelque chose qui vibre. Pour donner plus de gaité à l'ambiance, le poète a débité devant l'assistance quelques poèmes, choisis dans ses trois recueils, qui ont été bien appréciés et applaudis par le public.