- Il n'y a plus lieu de badiner avec le respect des mesures prises par le gouvernement concernant la lutte contre la propagation du coronavirus, surtout après le chiffre alarmant à la hausse annoncé, mercredi après-midi, par le ministre de la Santé publique et qui présage des jours encore plus sombres pour le pays. C'est l'inconscience totale qui règne et les agissements douteux de certaines parties avaient conduit, même, des dégénérés à sortir, dans la nuit du mardi à mercredi, pour des « Takbir », sous les regards bienveillants des sécuritaires et des militaires, notamment à Jbel Lahmar, Radès et, peut-être, ailleurs. Le Chef du gouvernement Elyès Fakhfakh a pris le taureau par les cornes et a annoncé, mercredi soir, la création d'une Instance nationale de lutte contre le Coronavirus qui regroupe de hauts cadres des ministères de l'Intérieur, de la Santé et des Affaires sociales, et ce, dans l'objectif d'"imposer le respect total des mesures de lutte contre le virus". Coordination totale Fakhfakh qui s'est rendu, mercredi soir, à la Caserne de la Garde Nationale à El Aouina, a déclaré aux médias que cette Instance se chargera de la coordination avec le comité national de lutte contre le Coronavirus qu'il préside ainsi qu'avec les comités régionaux de lutte contre les catastrophes naturelles. Il a noté que la création de cette instance vise à "garantir l'application des mesures adoptées pour lutter contre le virus dans toutes les régions du pays". L'Instance en question facilitera la communication entre toutes ces parties et veillera au suivi du respect de la procédure de confinement total adoptée par le Conseil de sécurité national, ainsi que de l'application de l'auto-isolement sanitaire, dont la période s'étale sur 14 jours. L'Instance veillera, également, a-t-il dit, au "suivi de la régularité de l'approvisionnement en produits de base, de la distribution des aides sociales au profit des familles démunies ou sans revenu, ainsi que du renvoi de recommandations au comité national de lutte contre le Coronavirus en vue d'adopter les mesures nécessaires pour contenir le virus". Fakhfakh a également révélé qu'une nouvelle salle d'opérations sera mise en place à la Caserne d'El Aouina pour demeurer en contact avec les comités régionaux de lutte contre les catastrophes naturelles, affirmant que cette salle d'opérations "permettra l'application de toutes les décisions gouvernementales, dans le cadre de la guerre contre le virus sur tout le territoire". Contenir l'épidémie Le Chef du gouvernement a souligné que le gouvernement ne pouvait pas, faute de temps, adopter une autre méthode d'organisation, d'autant que l'objectif de la création de cette nouvelle structure, est de contenir la situation épidémiologique ainsi que de la garder sous contrôle, à condition que cela s'accompagne d'un plein engagement de la part des citoyens, à respecter le confinement et l'auto-isolement". Il a affirmé dans ce sens que "le respect de la loi sera imposé à tous ceux qui ne se conforment pas au confinement total". " La lutte contre ce virus est à portée de main", a-t-il tenu à rappeler. D'autre part, il a réitéré "l'engagement du gouvernement à répondre à tous les besoins vitaux des citoyens durant la période de confinement sanitaire". Le Chef du gouvernement a loué à cette occasion, les efforts déployés par le cadre médical et paramédical, "première ligne de confrontation avec le Coronavirus", a-t-il dit, s'engageant à l'agencement de toutes les initiatives bénévoles de la société civile contre le virus et à la mobilisation de la totalité des dons déposés au Fonds 1818, au soutien des efforts déployés par les hôpitaux publics pour lutter contre ce fléau viral. Ouverture d'une enquête Le porte-parole de la Direction générale de la sécurité nationale, Walid Hakima a annoncé, mercredi, l'ouverture d'une enquête sur les jeunes sortis dans la rue durant la nuit d'hier à Rades et Jbel Lahmer. Le ministère public s'est saisi de l'affaire et la loi sera appliquée, a-t-il précisé. Hakima a indiqué qu'il ne s'agit pas exactement d'une manifestation, mais simplement de jeunes, dont une majorité des mineurs, qui sont sortis dans la rue pour implorer la miséricorde (face à la situation d'urgence sanitaire). Des patrouilles sécuritaires se sont rendues sur les lieux et ont astreint les contrevenants au couvre-feu à rentrer chez eux, a-t-il dit. S'agissant des arrestations opérées par les forces de l'ordre, il a révélé que 645 personnes ont été placées en garde à vue pour violation du couvre-feu et 18 véhicules ont été saisis. Pour les contrevenants au confinement général, 12 personnes ont été mis en détention, 46 personnes ont été placées en garde à vue et 60 autres ont été assignés à domicile, a-t-il indiqué.