« Pour faire face aux contraintes imposées par Covid-19, le gouvernement a opté pour une révision du montant et de la structure des dépenses et des recettes de l'Etat, ainsi que du financement du déficit budgétaire. Les nouvelles prévisions s'écartent, presque dans tous les postes, de celles de la loi de Finance 2020. Par ailleurs, le gouvernement prévoit une réduction des dépenses d'investissement d'un montant de 3428 MD. Il prévoit aussi une baisse des dépenses courantes de 587 MD à laquelle n'échapperont que les biens alimentaires (stables), les transferts sociaux (+950MD), et les dépenses dites non affectées (+100MD). Ce sont les subventions à l'énergie (fuel, gaz et électricité) qui seront les plus touchées avec une diminution de 1092MD. La masse salariale observera une baisse de 150 MD ». Samir Abdelhafidh (Maître de Conférences en Sc. économiques) « Le nombre de cas affectés par le Covid-19 a diminué, malgré l'augmentation des tests menés par l'observatoire, en raison des mesures instaurées pour imposer le confinement général. Avant la date du 22 mars, une personne infectée aurait pu infecter 5 autres personnes à un taux de 2,4. Grâce aux mesures de confinement, c'est-à-dire après la date du 22 mars, le taux d'infection a diminué et est devenu limité à 1,6, ce qui reflète le succès des mesures préventives. Cependant, il n'est pas possible de parler de maîtrise de la pandémie à moins que le taux d'infection ne devienne inférieur à 1. Dans le même contexte, les mesures générales de confinement ont contribué à sauver la Tunisie d'un scénario de 25.000 cas infectés et d'un millier de morts entre le 25 mars et le 12 avril ». Nissaf Ben Alaya (Directrice générale de l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes) « Le transport est l'un des secteurs concernés par cette reprise progressive, mais représente, en même temps, un facteur de propagation du virus. Pour cette raison, il sera désormais possible pour les sociétés de louer des bus privés pour le transport de leurs employés. Concernant le transport public, il sera limité par des abonnements délivrés uniquement à ceux disposant d'autorisations de travail. Cette mesure va garantir le contrôle du nombre de personnes concernées par la reprise du travail. Pour les taxis individuels qui sont autorisés à avoir un seul client depuis le début du confinement général, il y a une proposition de passer à deux clients. Ainsi, le transport commun va reprendre à condition d'avoir un nombre limité de clients: la moitié du nombre de clients habituel ». Anouar Maârouf (Ministre d'Etat du Transport et de la Logistique) « La plupart des médecins libéraux qui ont dû fermer leurs cabinets pendant la période de confinement général reprendront leurs activités le 4 mai prochain, date du déconfinement ciblé. Du coup il est nécessaire de prendre toutes les précautions lors de l'exercice du métier comme le port de bavettes et la garantie de la distanciation afin d'éviter les contaminations. La majorité des médecins libéraux, notamment du Grand Tunis et des grandes villes, ont été contraints de suspendre leurs activités pendant le confinement général en raison de l'absence de moyens de protections outre les problèmes d'autorisations et de déplacement. Toutefois, plusieurs médecins libéraux ont accueilli leurs patients dans les cliniques privées qui disposent des moyens de protection nécessaires. Au niveau des régions intérieures, la majorité des médecins libéraux ont continué à accueillir leurs patients dans leurs cabinets surtout que la majorité des centres de santé de base dans ces régions ont fermé pendant le confinement général. D'ailleurs, 70 à 80 % des médecins de première ligne sur l'ensemble du pays n'ont pas suspendu leurs activités. Par ailleurs, la Tunisie n'a pas encore atteint le pic des contaminations grâce au confinement précoce et au bon niveau d'immunité des Tunisiens ». Samir Chtourou (Président du Syndicat Tunisien des Médecins Libéraux)