Un rapport officiel américain critique cette restriction d'information de la mission de l'Otan en Afghanistan, dirigée par les Etats-Unis, au moment où Washington réduit sa présence militaire. Plus les informations publiées sur les talibans sont restreintes, plus la compréhension de l'évolution du conflit est limitée, estime le rapport officiel américain, alors que Donald Trump n'a de cesse de répéter qu'il veut rapatrier au plus vite les troupes américaines engagées sur le terrain afghan depuis 2001. « Ce trimestre, RS a pour la première fois restreint la diffusion publique de toutes les données sur les attaques lancées par l'ennemi », observe le Bureau de l'inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar, qui dépend du Congrès), dont les rapports sont souvent fort critiques. Une nouvelle restriction d'informations alors que les Etats-Unis ont signé le 29 février dernier un accord avec les Talibans dans lequel ils s'engagent à retirer l'ensemble des troupes étrangères du pays sous quatorze mois. En échange, les talibans n'ont pris que de vagues engagements, notamment la tenue de discussions avec Kaboul. Et passée la trêve de neuf jours respectée pendant la signature des accords, les violences ont repris de plus belle. En 2018, le Pentagone avait déjà interdit au Sigar de publier le nombre de districts contrôlés par les rebelles et la proportion de la population afghane se trouvant plus ou moins sous leur autorité, alors que la mainmise du gouvernement afghan sur son pays ne cessait de baisser. Autre indicateur important disparu, Kaboul avait également demandé de classifier les pertes humaines subies par ses forces de sécurité. Ces chiffres concernant les attaques talibanes étaient « l'un des derniers paramètres que le Sigar pouvait utiliser pour rendre compte publiquement de la situation sécuritaire en Afghanistan », poursuit le Bureau de l'inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan.