Poids des charges, clients irréguliers, salons fermés… Les coiffeurs sont de plus en plus nombreux à se faire des cheveux blancs. Les Salons de coiffure et instituts de beauté ont fermé leurs portes. Ils sont confrontés à des difficultés de trésorerie pour payer salaires et charges. Avec le confinement et sans possibilité d'aller chez le coiffeur, allons-nous bientôt ressembler à John Lennon dans les années 60 ? Ce confinement qui risque de durer encore quelques semaines risque en tout cas de faire des dégâts capillaires". La situation n'est pas facile à gérer. On est dans l'inconnu, on ne sait pas ce qu'il va se passer. Il y a des aides annoncées mais après ? Combien de temps cela va-t-il durer? Aujourd'hui, on reporte certains prélèvements mais il faudra les payer à un moment ou à un autre... et les recettes ne rentrent pas. On ne récupérera pas le manque à gagner", signale Ramzi, un jeune coiffeur. "Fermer, ne serait-ce qu'une journée, est pour ma "petite entreprise" de 5 salariés un manque à gagner difficilement supportable. J'ai des salaires, un loyer, des charges... à payer", indique Mohamed Ali. L'information sur la réouverture des salons de coiffure a toutefois suscité des interrogations. De nombreux coiffeurs n'ont pas compris si les salons sont concernés par une réouverture lors de la première phase qui débutera le 4 mai et se poursuivra jusqu'au 24 mai. Loubna Jéribi ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Grands Projets, a précisé que les salons de coiffure ainsi que toutes les activités présentant des difficultés dans la distanciation physique ne reprendront pas pour le moment. Pourront-elles donc reprendre le 11 mai? Héla Raies Chaouachi, présidente régionale de la Chambre régionale de la coiffure et des arts de beauté, au Cap Bon, a indiqué que "ce confinement est synonyme d'absence de revenus. Les prochaines semaines seront très dures. Les dernières mesures prises pour le déconfinement ciblé n'ont pas touché les coiffeurs surtout que ces derniers ne cessent de respecter le protocole sanitaire comme l'a prévu le cahier de charges. Les jours à venir s'annoncent inévitablement compliqués surtout que les coiffeurs sont menacés de chômage et de la fermeture de leurs boutiques Il est vrai que les citoyens appellent à l'ouverture des salons de coiffure. "Mes cheveux poussent tous les jours, encore plus vite ! Sur ma tête, c'est la catastrophe! J'aime les couper. On attend la décision du gouvernement", a dit Yassine, un jeune cadre. Pour l'heure, les professionnels manquent aux clients et appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour la réouverture de leurs salons. D'ailleurs, le Groupement professionnel de l'esthétique et bien-être, relevant de la CONECT, a appelé le gouvernement à intégrer les coiffeurs, dans les secteurs autorisés à reprendre leurs activités, à partir de 4 mai 2020. Selon un communiqué, publié jeudi soir, le groupement a réitéré l'engagement de ses affiliés, à respecter toutes les mesures de précaution nécessaires, telles que fixées par le ministère de la Santé, pour éviter la propagation de la pandémie. Et de rappeler que les professionnels ont suspendu toute activité, depuis environ deux mois, ce qui signifie qu'ils ne sont plus en mesure de payer leurs dettes, surtout que la plupart des affiliés à ce secteur sont des micro-entrepreneurs.