La Fédération générale de l'information, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a appelé, jeudi, le personnel des établissements médiatiques ainsi que tous les syndicats de base à défendre leurs revendications légitimes et à entamer des mouvements de protestation. "Ces derniers seront couronnés par un mouvement national devant le Palais du gouvernement, à la Kasbah. Ce mouvement dont la date sera annoncée ultérieurement, intervient car "le gouvernement continue d'ignorer les droits des professionnels des médias, y compris les journalistes, les techniciens et les agents". Dans une déclaration, la fédération s'est dite "surprise" par les décisions du Conseil ministériel sur le secteur des médias, précisant que celles-ci "ont fait l'effet d'un véritable choc pour tout le personnel du secteur et particulièrement pour celui de la presse écrite et des institutions confisquées". La fédération s'est dite, également, étonnée de l'absence de toute mesure au profit de la presse écrite, notamment la création d'un fonds de soutien, d'une structure relative à la diffusion de la publicité publique ou la promotion dans les abonnements publics. Elle a, par ailleurs, condamné le fait d'ignorer la situation des institutions confisquées, à l'instar de "Dar Assabah", "Shems FM", Radio Zitouna et Cactus Prod, particulièrement au vu de la non-application des gouvernements successifs de leurs engagements, lit-on de même source. Et de relever la décision de baisser le budget alloué aux abonnements publics consacrés à la presse écrite au profit de celui de la presse électronique. "La fédération rejette catégoriquement cette décision, surtout qu'elle avait réclamé, auparavant, une hausse de ces abonnements", a-t-elle souligné. Pour sa part, le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a évoqué "la possibilité de déposer une plainte contre le chef du gouvernement" et de mener toutes les formes de lutte possibles, y compris "une grève générale". Dans une déclaration publiée, jeudi, le syndicat qualifie les décisions du conseil ministériel d'"improvisées", de "parachutées" et qui "laissent planer le doute". Le syndicat des journalistes (SNJT) a annoncé avoir constitué "une commission juridique" chargée d'"examiner la possibilité de porter plainte contre le chef du gouvernement", et ce, "sur fond de suspicion de détournement de l'argent des contribuables à des fins de publicité politique". Le syndicat invite le gouvernement à intervenir d'urgence pour faire face à l'impact catastrophique de la pandémie du nouveau coronavirus sur la situation sociale des journalistes mis en chômage. Il l'exhorte à assurer le paiement des salaires du personnel des médias confisqués, à respecter les engagements pris envers ces établissements et à garantir leur pérennité. Le syndicat appelle, en outre, à la mise en place d'un "Conseil de la presse" et de limiter "les emplois précaires au sein des établissements de presse publics" et de combler "la vacance administrative" à la tête de l'Agence Tunis Afrique Presse et de la Radio tunisienne, "loin des quotas partisans et de l'allégeance politique". Un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, tenu mercredi, a décidé des mesures exceptionnelles pour le secteur des médias qui n'ont pas vraiment été appréciées par la corporation.