LE TEMPS - La situation commence à devenir claire et on peut estimer que la Tunisie est l'un des pays qui a su comment composer, tant bien que mal, avec la propagation du Covid-19, pour sortir avec le moins de dégâts possible et pour entamer une période de déconfinement qui a, certes, démarré dans la pagaille, mais qui commence à prendre forme dans le calme et, pour la plupart, le respect des mesures de protection nécessaires. La Tunisie n'a enregistré aucun nouveau cas de contamination au coronavirus, pour la troisième journée consécutive. Selon un communiqué du ministère de la santé, publié tard dans la soirée de mardi à mercredi, sur un total de 614 analyses effectuées dont 39 sur des cas anciens contaminés pat le COVID-19. 11 personnes déjà malades ont été testées positives au virus et aucune nouvelle contamination n'a été enregistrée à la date du 12 mai 2020.Ainsi, le bilan stagne à 1032 cas confirmés sur un total de 33880 analyses effectuées. Le nombre de malades guéris est porté à 740 alors que 247 sont encore porteurs du virus et sont toujours en observation dont seulement 5 sont hospitalisés et 45 sont morts des suites du COVID-19. "Nous n'avons pas encore dépassé la phase dangereuse de la propagation du coronavirus", a déclaré, mardi à Tunis, la directrice de l'observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya. Et elle ne croit pas si bien dire, parce que la lutte contre un ennemi invisible nécessite une attention à tous les moments/ Selon elle, il faudrait au moins 40 jours sans aucune nouvelle contamination pour pouvoir dire que la Tunisie a dépassé cette phase, expliquant que le zéro cas ne veut pas dire que le virus n'existe plus. "C'est pourquoi, a-t-elle dit, nous avons renforcé notre système de dépistage et de contrôle", rappelant que les secteurs concernés par le déconfinement ciblé ont élaboré des manuels pour cerner les mesures à prendre afin de limiter la propagation du coronavirus et d'incarner la distanciation sociale. Le risque existe toujours tant que les opérations de rapatriement se poursuivent, selon elle. "Si nous ne nous engageons pas à respecter les mesures de déconfinement ciblé, nous risquons de perdre le succès accompli au cours de la période précédente", a-t-elle fait savoir, rappelant qu'aucun remède à cette nouvelle maladie n'a été encore découvert. Elle a ajouté que le développement d'un vaccin peut durer une année et que la seule certitude actuelle est que les mesures de prévention sont la seule garantie de protection de cette maladie dont le risque de contamination demeure élevé. Seul point d'orgue, le déplacement entre les régions demeure interdit sauf pour les personnes disposant d'une autorisation, a indiqué Nissaf Ben Alaya. Elle a expliqué que toute personne se déplaçant d'une zone rouge à une autre moins contaminée doit obligatoirement être placée en auto-isolement pendant au moins 14 jours. A quelques jours de la fête d'Aïd Al Fitr, Ben Alaya a, en outre, indiqué que tout événement pouvant provoquer des rassemblements de nature à favoriser la propagation du virus est aussi strictement interdit. En ce qui concerne les plages, surtout pendant la période estivale, Ben Alaya a affirmé que la mer n'est pas une zone à risque particulier. Cependant, les rassemblements sur les plages demeurent un facteur de risque élevé. Ben Alaya a aussi indiqué que la courbe de la situation épidémiologique en Tunisie s'est aplatie ces derniers jours rappelant qu'aucune nouvelle contamination n'a été enregistrée pendant les 3 derniers jours. Elle a à cet effet rappelé que le nombre des tests diagnostiques du CoVid-19 effectués chaque semaine se situe entre 3000 et 3500.