Sur le terrain comme dans la vie, Michel Platini n'est pas du genre à baisser les bras. Champion d'Europe en 1984 avec l'équipe de France, l'ancien meneur de jeu avait magnifiquement réussi sa reconversion en devenant président de l'UEFA, un président respecté et aimé. Mais au moment de se candidater pour devenir président de la FIFA, Michel Platini a été écarté et suspendu en raison d'un paiement controversé reçu de la part de Sepp Blatter, augmentant les doutes concernant un éventuel pot-de-vin concernant l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Gianni Infantino et le procureur général suisse Michael Lauber "se croient intouchables et au-dessus des lois", tacle le Français, écarté de la course à la présidence de la FIFA après avoir été suspendu par la fédération internationale pour un paiement controversé reçu de l'ex-patron du football mondial Sepp Blatter, alors qu'il était le grand favori pour succéder à ce dernier à la tête de l'instance du football mondial. Selon des révélations récentes de Le Monde, Infantino et Lauber ont eu une série de rendez-vous informels, un flou juridique qui soulève la question d'une potentielle collusion entre la Fifa et la justice. "Infantino va tout faire pour s'accrocher à son poste" Arrivé à la tête de la FIFA "par un habile concours de circonstances", Gianni Infantino, devrait "remettre son mandat" estime Michel Platini dans un entretien avec le magazine suisse L'Illustré publié ce mercredi : "Je pense que Lauber a conscience qu'il a franchi la ligne rouge. Infantino, lui, devrait à mon sens remettre son mandat. Mais le problème, c'est qu'il est devenu président de la FIFA par un habile concours de circonstances, en opportuniste, sans avoir de légitimité particulière. Il va donc tout faire pour s'accrocher à son poste". "Le fait que j'aie été victime d'un complot est pour moi une évidence. En 2016, la présidence de la Fifa aurait dû me revenir à une très large majorité, tout le monde le sait. Il semble que Gianni Infantino ait habilement combiné, au début de l'été 2015, pour faire en sorte que je sois écarté de la course à la présidence de la Fifa, par des accords de circonstance passés en coulisses", a conclu l'ancien président de l'UEFA, dont la suspension de quatre ans est arrivée à son terme en octobre dernier. Michel Platini a accordé cette interview avec un timing bien précis, puisque cet entretien est publié le jour où la commission judiciaire de l'Assemblée fédérale suisse doit se prononcer sur l'ouverture d'une procédure de destitution du procureur Lauber, fragilisé par ses rencontres informelles avec Gianni Infantino. L'ancien meneur de jeu n'a visiblement pas totalement quitté le jeu politique malgré sa suspension, désormais levée, ayant duré plusieurs années.