La tortue marine «Ramzi» vient de retrouver la mer saine et sauve, après avoir été secourue par l›Institut des sciences et des technologies de la mer (INSTM) Monastir et l›Association Notre Grand Bleu. Cette tortue âgée de 10 ans, (63 de longueur et 58cm de largeur) a été soignée, immatriculée puis remise à l›eau, samedi, au large de la plage de Kraaya (Monastir), a indiqué Olfa Chaieb chercheuse et responsable du Centre d›études et de soins des tortues marines de la région. «Ramzi», est une Caretta caretta, espèce dotée d›une grosse tête et fortement présente en Méditerranée, assure Chaieb. «Ramzi» du nom de l›agent de la Garde maritime de Kerkennah, qui l›a secourue, était exténuée après avoir été repêchée par hasard, et transférée à l›INSTM de Sfax puis au Centre de soin et d›étude de la Tortue de Monastir le 19 avril 2020. L›utilisation simultanément de multiples outils de pêche constitue la principal problème entravant le travail de sauvegarde de la tortue marine, dont le nombre est en régression dans le monde ce qui provoque la multiplication des Méduses et la baisse des ressources halieutiques notamment les poissons, dont les alevins et les œufs constituent la nourriture de ces méduses, selon les chercheurs de l›INSTM. A cet égard, plus de 5000 tortues sont repêchées annuellement, à Gabes en raison de l›utilisation de la pêche à la traîne, précise Imed Jéribi, chercheur à l›INSTM ajoutant que «heureusement la plupart d›entre elles échappent à la mort. Par ailleurs, le Centre d›échange d›information sur la diversité biologique en Tunisie vient de réaliser un documentaire autour de l›opération d›observation des tortues marines et la gestion intégrée de la réserve naturelle des îles Kuriat à Monastir. Le document sera projeté le 16 juin 2020 à l›occasion de la journée mondiale de la tortue marine, précise la chargée du programme sur les espèces menacées de disparition, Lobna Ben Nakhla. L›observation des tortues marines a démarré vers la fin des années 80 dans le cadre des recherches de l›Institut National des Sciences et Technologies de la mer pour impliquer ensuite une équipe de l›Agence de Protection et d›Aménagement du Littoral en plus des composantes de la société civile. Démarrée officiellement en 2017, l›expérience de la gestion intégrée a permis une meilleure efficacité dans le travail de la préservation des tortues marines, souligne la présidente de l›association « Notre Grand Bleu «, Manel Ben Ismail en ajoutant que le nombre de nids de tortues était 11 en 1997 pour atteindre 45 en 2018. Dans le cadre de la gestion intégrée, un programme de sensibilisation a été lancé en 2018, indique Ben Ismail en signalant que des clubs de l›association «Notre Grand Bleu» ont été lancés à Tabarka, Jendouba, Tunis, Djerba et Sfax pour former des jeunes actifs dans le domaine environnemental. Par ailleurs, la faculté des sciences de Sfax a entamé, depuis septembre 2019, un programme sur 4 ans, dans le cadre d›une coopération tuniso-européenne, mentionne le chercheur et professeur Imed Jribi. Moyennant une enveloppe estimée à 1,7 millions de dinars, le programme comporte la mise en place d›un centre de soin pour les tortues marines dans la faculté, indique la même source.