Il est de tradition surtout dans notre communauté d'aider les membres de sa famille, surtout les jeunes, lorsqu'ils sont dans le besoin. C'est le cas de cette famille de nobles mœurs qui a accueilli à bras ouverts un jeune parent, venu à Tunis pour poursuivre ses études supérieures. N'ayant pas de quoi s'acquitter du loyer universitaire et des besoins nécessités par son séjour dans la capitale, cet étudiant a eu recours à des parents qui logent dans une banlieue proche, c'est-à-dire La Manouba. Contente d'héberger ce jeune qui fait la fierté de tous les habitants du douar, étant parvenu à réussir au baccalauréat pour entamer ses études universitaires, cette famille se faisait un devoir de venir à son secours, le considérant comme son propre fils. Elle s'acquittait comme il le faut de ce qu'elle considérait comme un devoir, d'autant qu'elle avait les moyens de le faire. Elle lui a aménagé une belle chambre dans la demeure qu'elle occupe à quelques encablures de la faculté des sciences qu'il fréquente. Il avait tout le confort et le calme qui lui permettaient de réviser ses cours. Le soir, il partageait le dîner familial en regardant la télévision, en compagnie de parents fiers de l'accueillir, d'autant qu'il représentait un modèle du genre pour leur propre progéniture. Bref, il menait une vie studieuse, loin de tous les aléas. Il n'était même pas dans le besoin, puisque son oncle lui donner son argent de poche comme il le fait, d'ailleurs, avec ses enfants. Les jours s'égrenaient sans encombre quand un week-end, le jeune étudiant s'est retrouvé, tout seul, dans la maison. Une idée stupide lui effleura l'esprit : faire une visite dans la chambre à coucher. Etant fermée à clé, il se munit d'une pince pour fracturer la porte et s'y introduire. Après avoir fait l'inventaire des lieux, il se contenta d'un joli butin, des bijoux d'une valeur de trois mille dinars. Remerciant son oncle pour l'hospitalité qui lui a été accordée durant le premier trimestre de l'année universitaire, il profitera ensuite des vacances scolaires pour regagner son patelin. C'est alors que la maîtresse de céans découvrit la disparition de ses bijoux. Les soupçons se portèrent naturellement sur le neveu et une plainte a été déposée au poste de police le plus proche. Des recherches rapides permirent l'arrestation de l'étudiant et la récupération du butin qui n'a pas été encore écoulé. Devant le juge d'instruction, il a formulé ses vifs regrets soutenant à l'occasion qu'il ne comprend pas encore ce qui l'a poussé à commettre ce délit qui a porté beaucoup de tort à ses parents bienfaiteurs. Comparaissant devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de La Manouba, il a écopé d'une peine de six mois de prison.