Le Temps-Agences - Les opérations de l'armée turque contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) retranchés dans le nord de l'Irak se multiplient avec la confirmation par l'état-major d'un nouveau raid aérien mené hie. L'aviation turque, qui est déjà intervenue à au moins deux reprises en territoire irakien depuis la mi-décembre, a cette fois pilonné des refuges du PKK près de la frontière turque, a annoncé l'état-major dans un communiqué. L'opération a été lancée après "avoir établi qu'un groupe important de terroristes, depuis longtemps sous surveillance, se préparait à passer l'hiver dans huit grottes et caches dans la région de Zap", affirment les militaires. "Nos avions frappé les objectifs relatifs à ce groupe lors d'une opération ciblée menée avec efficacité le 26 décembre au matin", poursuivent-ils, sans donner de précisions sur d'éventuelles victimes. Selon un responsable des forces de sécurité dans le nord de l'Irak, les avions turcs ont frappé vers 08H30 (06H30 HT) des villages inhabités dans le secteur de Nirvorokan, dans la province de Dohouk, à l'extrême nord de la région autonome du Kurdistan irakien. L'agence de presse proche du PKK, Firat News, a rapporté que plus de 10 avions avaient participé au raid. L'état-major a confirmé une opération terrestre de faible ampleur menée le 18 décembre sur quelques kilomètres de profondeur en territoire irakien et de nouvelles frappes aériennes le 22 décembre contre "des caches et des batteries d'armes anti-aériennes". Les services de sécurité dans le nord de l'Irak ont par ailleurs fait état d'autres raids dimanche et mardi. Ils n'ont pas été confirmés par l'armée turque et certains médias évoquent des missions de reconnaissance. Le président turc Abdullah Gül s'est félicité hier de la coopération unissant la Turquie et les Etats-Unis dans la lutte contre le PKK. "Pour l'instant tout se passe bien. Les renseignements sont échangés (...) nous sommes satisfaits (de cette coopération) et eux aussi", a déclaré en réponse aux questions de journalistes M. Gül, cité par l'agence de presse Anatolie. A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan début novembre, le président américain George W. Bush a promis le partage avec la Turquie de renseignements "en temps réel" sur les mouvements des rebelles, des informations considérées comme cruciales pour mener des opérations ciblées. L'état-major turc a par ailleurs annoncé hier la mort de six rebelles lors de combats dans le sud-est de la Turquie, portant à 11 le bilan des pertes du PKK en territoire turc depuis mardi. Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a engagé depuis 1984 une lutte armée contre le pouvoir central d'Ankara pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie. Ces violences ont fait plus de 37.000 morts.