C'est un autre mouvement de protestation qui s'enlise dans des mouvements de protestation, le moins qu'on puisse dire illégaux, surtout que les revendications ne sont pas légitimes. Certes, le chômage frappe de plein fouet les régions déshérités, mais pareils mouvements portent un grand tort à l'économie du pays. Dans ce sens, l'histoire de l'usine de Medhilla 2 est très édifiantes, avec comme acteurs, 223 employés du bâtiment –un secteur précaire à souhait- qui exigent d'être recrutés immédiatement, alors que les travaux de cette entreprise ne sont pas achevés, alors qu'elle aurait dû être opérationnelle, il y a pas moins de cinq ans. Les travaux de construction de l'usine de triple superphosphate de Medhilla 2 sont suspendus, depuis 6 mois, en raison de la poursuite du sit-in illimité d'ouvriers de chantiers relevant des sociétés chargées du projet. En sit-in illimité, depuis janvier 2020, sur les lieux, 230 ouvriers travaillant dans des entreprises tunisienne, chinoise et sud-coréenne de de bâtiment appellent à leur intégration au sein de l'usine relevant du Groupe Chimique Tunisien (GCT). Le ministère de l'Energie, des Mines et de la Transition énergétique vient d'annoncer l'ouverture des candidatures au concours de recrutement de 1602 agents d'exécution au sein du GCT, en juillet 2020. Le secrétaire général du syndicat de base des ouvriers de chantiers relevant de l'Union des Travailleurs Tunisiens (UTT), Abdesselam Yakoub indique que les protestataires accepteront de participer au concours s'il y a une garantie de recrutement immédiat de tous les ouvriers au sein de cette usine. Le mouvement de protestation se poursuivra jusqu'à la satisfaction des revendications, ajoute le syndicaliste. Selon le directeur de l'usine de triple superphosphate de Medhilla 2, Abdesselam Chouaya, l'unité de production dont les travaux ont démarré en 2010 aurait dû entrer en exploitation depuis au moins cinq ans. Le coût de cette usine est de l'ordre de 640 millions de dinars (MD). Ce projet est réalisé par des entreprises tunisienne, chinoise et sud-coréenne. Entre des travailleurs, occasionnels de surcroit, qui ont trouvé la recette pour l'encadrement de leur mouvement, en s'affiliant à un syndicat, et les pouvoirs publics qui ne sont pas arrivés à trouver la solution, alors qu'ils sont là pour régler la situation. Où sont les élus de cette région ? Où se cachent les autorités régionales ? Et, où sont les pouvoirs publics ? Ils sont payés pour régler les problèmes de la région, surtout qu'ils sont les mieux placés pour savoir quels sont les intérêts de la région et du pays, surtout. Le pire est qu'on va recruter 1602 agents d'exécution et, là, on doit dire ce qu'il en est pour les protestataires, s'ils ont le droit ou pas.