La 7ème édition de l'indice des droits dans le monde vient d'être publiée. C'est la Confédération Syndicale Internationale, connue, chez le monde syndical, par son abréviation CSI, qui prépare ce rapport annuel. Un rapport qui fait le bilan des violations des droits des travailleuses et travailleurs à travers le monde. Le bilan est sombre. Sur 144 pays, la CSI, dénombre 115 pays violant le droit de grève ainsi que le droit de négociations collectives. Tout au long de la période allant de mars 2019 à Avril 2020, le nombre des pays ayant interdit ou empêché l'inscription syndicale s'élève à 89 contre 86 pays, une année auparavant. Et ce n'est pas tout. Le rapport révèle également que les travailleurs n'ont pas ou n'ont qu'un seul accès limité à la Justice dans environ 103 pays à travers le monde. Les violations se poursuivent encore avec l'arrestation arbitraire des travailleurs dans 61 pays, d'autant plus dans 51 autres, la main d'œuvre subit des violences sur la base de ses revendications sociales. Détails ci-dessous La Tunisie n'est pas épargnée L'information ne plaira guère à la droite, Ennahdha et ses alliés la coalition Al Karama et Qalb Tounes en l'occurrence, ni à la première centrale patronale. A droite, on accuse souvent les syndicats et les syndicalistes. A droite, on pointe les grèves décrétées sur la base des revendications sociales de bloquer la machine productive. Côté officiel, le Législatif et l'Exécutif s'accordent à ce que les revendications sociales des syndicats dépassent une certaine limite. Pour contrer les syndicats, on communique, souvent, les chiffres relatifs aux nombres des grèves. On évoque, également, la masse salariale du secteur public ainsi que les difficultés économiques du secteur privé. Pourtant, la Tunisie d'après la CSI, est un pays où les droits des travailleurs sont systématiquement violés. La Tunisie figure d'ailleurs dans la catégorie des pays où la violation des droits des travailleurs est systématique. Le pays figure, dans la même catégorie, avec le Qatar qui interdit même le droit syndical dans sa Constitution, la Serbie gouvernée par l'extrême droite, la Mauritanie, le Venezuela, le Mexique et même les Etats-Unis où le syndicalisme est diabolisé par le système économique. MENA, la pire région pour les travailleurs "Dans 50% des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, la main-d'œuvre a subi des attaques violentes'', indique-t-on dans le rapport qui pointe principalement les pays du Golfe, le Qatar, l'Arabie-Saoudite, les Emirats Arabes Unis et même le Liban. Ces pays, sont accusés par la mise en place des système d'esclavage, de maltraitance horrible des travailleurs outre l'absence de tous droits et liberté syndicale. La situation est semblable, enfin presque, en Egypte, en Irak, en Algérie et même au Maroc ou les manifestations sont opprimées de telle sorte qu'au Bahreïn, "les défilés pour le Premier mai sont interdits depuis des années", explique le rapport. En Iran, le régime politique procède souvent à l'arrestation des syndicalistes. Au Soudan, le nouveau régime politique fraichement installé a ordonné la dissociation des syndicats, sous prétexte qu'ils sont les complices de l'ancien régime islamiste. Grosso-Modo, le rapport stipule que tous les pays de la région MENA, excluent des travailleurs du droit de constituer un syndicat ou de s'y affilier, d'autant plus que 18 pays de la région ont violé le droit de grève et 17 autres sur 18 ont violé le droit de négociations collectives.