Le Temps-Agences - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui a rencontré hier le président palestinien Mahmoud Abbas, ne s'est pas engagé à geler les projets de nouvelles implantations israéliennes près d'Al-Qosd, comme l'exigent les Palestiniens. Cette réunion de deux heures, la première depuis la conférence de paix d'Annapolis fin novembre, s'est tenue à Al-Qosd, dans la résidence d'Olmert. Les discussions entre les deux parties avaient été interrompues lorsque les Palestiniens s'étaient indignés d'un projet israélien de construction de centaines de nouveaux logements à Jebel Abou Ghneim, près d'Al-Qosd. Selon un responsable israélien, Olmert n'a fait hier aucune concession sur la question des implantations juives. "Le Premier ministre n'a pas promis de geler les appels d'offres qui ont déjà été lancé ou publiés", a-t-il déclaré. "Il est clair que nous ne serons pas d'accord sur tout avec les Palestiniens dès le premier jour. Les Palestiniens ont leurs positions, nous avons les nôtres. Et nous nous sommes engagés à travailler pour surmonter les désaccords", a dit pour sa part Mark Regev, porte-parole d'Olmert. Abbas comptait sur cette rencontre pour obtenir d'Olmert qu'il s'engage à faire cesser les projets de colonisation, comme l'exige la "feuille de route" du Quartet de médiateurs internationaux. A la veille de la réunion, Abbas a demandé à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice de faire pression sur Israël sur ce dossier. A Annapolis, George Bush s'était efforcé d'inciter les deux parties à consentir à des sacrifices, de nombreuses questions, considérées comme vitales par les deux parties restent en suspens. Les Palestiniens refusent de transiger sur les questions portant sur les frontières de leur futur Etat et sur le "droit au retour" des réfugiés, tant qu'Israël n'aura pas renoncé à geler les projets d'implantations. Côté israélien, on réclame d'abord de l'Autorité palestinienne qu'elle mette fin aux attaques contre Israël et on apprécie différemment la question de la colonisation. L'Etat israélien estime que l'extension des implantations déjà existantes ne contredit pas ses engagements tant qu'elle ne conduit pas à la confiscation de nouvelles terres. La construction de logements à Jebel Abou Ghneim est perçue par les Arabes comme une manœuvre destinée à encercler la partie arabe d'Al-Qods, la coupant de Beït Lahm et du reste de la Cisjordanie. Selon les Palestiniens, cette politique a pour but de les empêcher de faire de d'Al-Qods -Est leur capitale. Le projet de Jebel Abou Ghneim est contesté jusqu'aux Etats-Unis, pourtant alliés de longue date d'Israël. En 1997, déjà, un projet de construction de logements, dans la même implantation, avait fait capoter des négociations de paix. Depuis la conférence d'Annapolis, Israël a annoncé de nouveaux projets de constructions dans la colonie de Maale Adumim, que l'Etat israélien espère conserver le jour où sera conclu un accord sur les frontières des deux Etats.