Les chantiers de construction de bâtiment qui ne cessent de pousser en plein centre ville présentent un vrai danger pour le public ainsi qu'aux ouvriers qui en travaillent. Réalisés à ciel ouvert, ces travaux ne répondent à aucune norme de sécurité. Ni barrières d'isolation, ni bâches... Nous n'avons pas besoin de preuves pour confirmer ces propos. Il suffit seulement de passer par l'avenue Ghana, s'arrêter à la station du métro de l'avenue Mohamed V ou celle de Mandela, ou tout simplement jeter un coup d'œil sur le chantier en cours à l'avenue Kheireddine Pacha pour en avoir une idée. Mais, prenez garde que le ciel ne vous tombe sur la tête. Il est même recommandé de longer le trottoir d'en face pour éviter un danger potentiel. Plusieurs accidents ont été enregistrés suite à cette négligence, ils ont coûté la vie et des ouvriers et des passagers. Si l'incident survient au moment du travail, c'est que tout un ensemble de conditions le favorise. C'est une responsabilité partagée entre les différents intervenants, promoteurs, autorités de tutelle, ouvriers, chefs de chantiers, etc. Ils n'exigent en fait, aucune règle de sécurité comme ils n'appliquent pas les dispositions des cahiers des charges qui régissent la réalisation de ces projets.
Le secteur de bâtiment demeure l'un des domaines où le taux de gravité d'accidents est très élevé que ce soit pour les ouvriers que pour le public. Les mesures de sécurité imposées par le cahier des charges ne sont pas respectées, en témoignent les accidents qui ne cessent d'être enregistrés ou qui sont déjà survenus. Les normes de sécurité dans le bâtiment ont été appliquées depuis l'Antiquité, toutefois, elles ne trouvent pas écho dans nos chantiers, plus particulièrement ceux qui sont réalisés dans la capitale. Edifiés en plein centre ville, dans des avenues ou rues à grande affluence, les bâtiments en cours de construction menacent la sécurité des citoyens sinon leurs biens (voitures).Il n'y a que de risques potentiels pour les piétons et les automobilistes liés à leur exposition aux dangers permanents. Le chantier à ciel ouvert à l'avenue Ghana, en réalisation depuis un an, n'est qu'un échantillon parmi autres sur la liste. Il est clair que le promoteur n'a aucun souci à propos des règles de sécurité. Les planches mal fixées et qui servent d'échafaudage pour les ouvriers risquent de tomber d'un moment à l'autre. Les dégâts matériels ainsi qu'humains pourraient être graves d'autant plus que plusieurs automobilistes garent leurs voitures à ce niveau.
Scénario dramatique Un autre scénario dramatique risque de se produire au niveau de la station du métro de l'avenue Mohamed V direction Ariana. Les passagers sont directement exposés au chantier en cours de réalisation. Les ouvriers qui s'acharnent au travail n'ont aucun souci quant à la sécurité. Car c'est la responsabilité du chef de chantier pour ne pas dire du promoteur. Mais, quel rôle pour les contrôleurs ? Suffit-t-il d'accorder aux promoteurs ces marchés ? Qu'a-t-on fait par rapport à l'application des dispositions du cahier des charges ? Il est donc nécessaire de prendre les mesures adéquates dans les plus proches délais pour épargner les passagers des accidents qui risquent d'être mortels. Cela permettra également de ne pas reproduire le scénario dramatique qui a eu lieu pendant l'été à l'avenue Kheireddine Pacha et qui a coûté la vie à un sexagénaire. Installer des barrières du côté de la station est une urgence afin d'éviter d'éventuels accidents sur le chemin du métro.
Les autorités de tutelle auraient pu exiger les mesures de prévention pour réduire les risques. Ce domaine d'activité nécessite en fait, une mobilisation de tous les intervenants en matière de risques professionnels. Maître d'ouvrage, coordonnateur de sécurité, bureaux d'études et de contrôle, entreprises et travailleurs sont concernés par la prévention des risques professionnels et publics tant au cours de la phase de conception que de la phase de réalisation des travaux. C'est un enjeu fondamental. Une procédure d'organisation générale de chantiers doit être arrêtée, en phase de conception, par les spécialistes en la matière et ce en concertation avec le coordonnateur de sécurité. Les dispositions doivent tenir en compte la sécurité des travailleurs aussi bien que celle du public. Malheureusement ce n'est ne pas le cas dans nos chantiers. Au contraire c'est un danger permanent. Faut-il attendre le drame pour agir ?