Au lendemain des rassemblements en hommage à l'enseignant tué en région parisienne vendredi 16 octobre, le ministre français de l'Intérieur a annoncé que des opérations de police étaient en cours hier contre « des dizaines d'individus » de la mouvance islamiste. Des nombreuses opérations contre « des dizaines d'individus » étaient en cours hier matin et vont se poursuivre les jours prochains, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors d'un entretien sur l'antenne d'Europe 1. Ces opérations décidées à la suite du Conseil de défense tenu dimanche ne ciblent pas des individus « en lien forcément avec l'enquête » sur l'assassinat de Samuel Paty mais visent à « faire passer un message : (...) pas une minute de répit pour les ennemis de la République », a ajouté Gérald Darmanin. Plusieurs interpellations ont eu lieu, selon le ministre, qui a aussi précisé que depuis l'assassinat de Samuel Paty« plus de 80 enquêtes » ont par ailleurs été ouvertes contre « tous ceux qui de façon apologique ont expliqué d'une manière ou d'une autre que ce professeur l'avait bien cherché ». Selon le ministre, certains gardés à vue « ont manifestement lancé une fatwa contre le professeur ». Le ministre pointe du doigt en particulier le père d'une élève du collège de Conflans Saint-Honorine et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui. Les deux hommes font partie des onze personnes gardées à vue dans l'enquête sur cet attentat perpétré par un Russe tchétchène de 18 ans. Disolution du CCIF et de Baraka City La veille, Emmanuel Macron et son gouvernement avaient promis des réponses politiques « à court et moyen terme » après l'assassinat de Samuel Paty, auquel plusieurs dizaines de milliers de personnes ont rendu hommage dimanche. Le ministre a alors affirmé plusieurs mesures, dont sa volonté de dissoudre plusieurs associations. Dans le viseur du gouvernement figure le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), « manifestement impliqué », selon le ministre, et dont « un certain nombre d'éléments nous permettent de penser que c'est un ennemi de la République ». Il « touche des aides d'Etat, des déductions fiscales et dénonce l'islamophobie d'Etat ». Au total, « 51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'Etat et plusieurs d'entre elles, sur ma proposition, se verront dissoudre en Conseil des ministres », a annoncé Gérald Darmanin. Il a également cité l'ONG Baraka City, fondée par des musulmans proches du salafisme. Son président Driss Yemmou a été placé jeudi 15 octobre sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour harcèlement sur les réseaux sociaux. L'association suscite un fort engouement chez beaucoup de jeunes croyants mais aussi la suspicion pour ses prises de position parfois radicales. Son compte Facebook est suivi par plus de 715 000 personnes.