Est-ce le bout du tunnel pour la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) et le début du dénouement de la crise qui la secoue depuis septembre 2005 et paralyse ses activités et l'empêche de tenir son 6ème congrès? Pour les optimistes , les deux rencontres du président de la Ligue Me Mokhtar Trifi et le président du haut comité des droits de l'Homme et des libertés fondamentales M. Moncer Rouissi les 18 et 24 décembre derniers sont un signe révélateur du renouement du dialogue entre les autorités et la Ligue afin de trouver une solution à la crise. La preuve aussi est que suite à ces deux rencontres , la Ligue a été autorisée à utiliser librement et sans restriction son siège central de Tunis. Dans un communiqué , le Comité directeur a salué cette mesure qui lui permet de reprendre ses activités, mais appelle aussi à la levée des restrictions sur les locaux de ses sections régionales afin de permettre dit-il à tous les adhérents de reprendre normalement leurs activités et de se concerter sur les questions qui intéressent l'avenir de la Ligue et sur les préparatifs de la tenue de son 6ème congrès.
Acquis Mais pour les sceptiques , il n'y aura pas de suite et la crise va perdurer car il y a eu l'année dernière d'autres rencontres entre M. Rouissi et Me Trifi qui n'ont rien donné. Mais pour la plupart des adhérents de la Ligue , la levée du blocus sur le siège est un pas en avant qu'il convient de saluer en attendant une véritable solution à la crise qui permettra à la Ligue de reprendre ses activités à l'échelle nationale et tenir dans de bonnes conditions son 6ème congrès. Cette crise s'est déclenchée quand sept présidents de sections de la Ligue ont introduit un recours en justice contre le comité directeur lui reprochant d'avoir fusionné leurs sections pour marginaliser les adhérents proches du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) les empêchant ainsi de participer aux travaux du 6ème congrès de la Ligue. Le Tribunal de première instance de Tunis, saisi de l'affaire a décidé par un jugement en référé d'annuler les préparatifs et la tenue du congrès prévue pour les 9, 10 et 11 septembre 2005. Depuis, l'affaire traîne en justice et les activités de la Ligue se trouvent ainsi bloquées. Aujourd'hui, même si tout le monde, pouvoir, opposition et société civile s'accordent à dire que la Ligue est un acquis national qu'il est impératif de préserver , la crise aura quand même assez duré comme ça.