Rien ne va plus entre certains artistes tunisiens et le ministère des Affaires culturelles (MAC). Le syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques s'est vu dans l'obligation d'envoyer un huissier de justice au ministère pour mettre ce dernier devant ses obligations et ses devoirs. Des cachets et des dus qui n'ont pas été payés depuis 2018. Des contacts signés après les prestations. Des artistes tunisiens au bout du rouleau malgré leurs suppliques et leurs doléances pour obtenir leurs droits. Des promesses non tenues par un ministère des Affaires culturelles complètement dépassé, qui fait la sourde oreille et, pour se couvrir, n'arrête pas de leur sortir un tas d'explications, d'excuses, et des mensonges. Pour le syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques, trop c'est trop ! La patience a plus que des limites ! La décision a, donc, été prise de mettre le MAC au pied du mur en lui envoyant un huissier de justice. Pourtant, les artistes ne voulaient pas en arriver là. Mais leurs protestations n'ont pas été entendues en haut lieu, malgré des réunions et des séances avec des responsables du ministère des Affaires culturelles, et des promesses et accords, qui n'ont pas été non tenus. Pour beaucoup, le MAC est en train de procrastiner et de sous-estimer la situation précaire dans laquelle se trouvent nombre d'artistes tunisiens. Une situation difficile accentuée par la fermeture de tous les moyens devant leur permettre de préserver leur dignité et gagner leur pain. Le syndicat a mis en exergue que ni le «Fonds de Relance Culture» (FRC), instauré, après la première vague de la Covid-19, pour soutenir et accompagner les structures culturelles publiques et privées, donc les différents acteurs du secteur culturel, à surmonter la crise en leur garantissant une certaine stabilité sociale et économique, ni le Fonds d'encouragement à la création littéraire et artistique, n'ont été accordés et distribués ; soupçonnant que ces deux fonds ont été dépensés à d'autres fins et à qui n'a pas de droit. C'est aussi la protection des droits des dramaturges et autres artistes travaillant dans le secteur du quatrième art qui est en jeu puisque l'exercice administratif et financier 2020 du MAC doit se clore le 16 décembre. Pour vulgariser, après cette date, le ministère des Affaires culturelles serait en droit de ne plus verser un centime. Pour le syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques, l'huissier de justice n'est qu'une première étape avant de recourir aux tribunaux. Pour lui, il y en a assez des promesses faites et non tenues, et celles à venir. Les artistes ne sont pas des pions sur un échiquier avec lesquels on peut jouer... Z.H