Le Temps - Agences - Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé hier qu'il se rendrait dans les 48 heures à Beyrouth présenter un plan des pays arabes demandant l'élection immédiate du chef de l'armée Michel Sleimane à la présidence du Liban vacante depuis un mois et demi. "Nous avons trouvé un accord que j'irai présenter aux différentes parties libanaises pendant ma visite", a déclaré M. Moussa au cours d'une conférence de presse au Caire. Il a précisé que son voyage interviendrait "dans les deux jours". A Beyrouth, le chef de la majorité libanaise, Saad Hariri, a salué dans un communiqué "la position historique, noble et responsable" adoptée par les pays arabes au sujet de la crise politique libanaise, la plus grave depuis la fin de la guerre civile, en 1990. Les ministres des Affaires étrangères des 22 pays de l'organisation panarabe, parmi lesquels le Syrien Walid Mouallem, ont adopté samedi soir au Caire un plan de travail en trois étapes pour aider le Liban à sortir de l'impasse. "Les ministres accueillent favorablement le consensus autour de Michel Sleimane en tant que candidat à la présidence et appellent à son élection immédiate conformément à la constitution", avait déclaré M. Moussa, lisant le communiqué commun. Le plan de travail prévoit, une fois élu le président au Liban, la formation d'un gouvernement d'union nationale et la mise au point d'une nouvelle loi électorale, a précisé M. Moussa. En raison de profonds désaccords entre la majorité soutenue par les capitales occidentales et l'opposition proche de Damas et Téhéran, le Liban se trouve sans président depuis le 24 novembre, après l'expiration du mandat du pro-syrien Emile Lahoud. "Nous sommes impatients de tourner une nouvelle page et de nous appuyer sur la feuille de route arabe pour élire le général Michel Sleimane à la présidence de la république libanaise", a déclaré dans un communiqué à Beyrouth le chef de la majorité, Saad Hariri. Il a estimé que les pays arabes avaient adopté "une position historique, noble et responsable qui reflète leur rejet de toutes les formes de pressions qui s'exercent sur notre pays". Après des semaines de discussion, majorité et opposition sont parvenues à se mettre d'accord sur la candidature du chef de l'armée à la succession de M. Lahoud. Mais les deux camps ont continué de s'opposer sur un amendement nécessaire à son élection, la constitution exigeant des hauts-fonctionnaires qu'ils démissionnent deux ans avant de se présenter à la présidentielle. L'opposition, emmenée par le Hezbollah, réclame par ailleurs que soit discutée la composition du prochain gouvernement avant que le Parlement ne procède à l'élection du chef de l'Etat. La majorité refuse cette condition. Dans leur plan, les ministres arabes appellent "à un accord immédiat pour la formation d'un gouvernement d'union nationale de façon à ce qu'aucune partie n'aie la possibilité de faire adopter une décision ou de la bloquer", a précisé M. Moussa. "Le président de la République possédera seul la possibilité de peser pour ou contre les décisions du gouvernement", a-t-il ajouté.