Suite à l'article publié dans le journal « Le Temps » du lundi 7 janvier 2008, et intitulé « Mortalité maternelle – Maldonne ? Et à quel niveau ? » et après nos compliments pour la journaliste qui a instruit ce dossier et au spécialiste qui a légitimement apporté sa contribution en sa qualité de praticien de libre pratique, le ministère de la Santé publique tient à apporter aux lecteurs quelques éclaircissements. Il importe, tout d'abord, de rappeler que la mortalité maternelle fait partie des priorités de notre politique de santé et jouit d'une attention particulière à telle enseigne qu'elle fait partie des objectifs inscrits dans le programme électoral présidentiel. En dehors des données des enquêtes nationales, le niveau de mortalités maternelles est souvent estimé par les organisations internationales sur la base des procédés mathématiques. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recours à ces procédés pour corriger les insuffisances des données dans plusieurs pays et, a avancé le chiffre de 120 pour 100.000 naissances vivantes (N.V) comme indicateur de la mortalité maternelle en Tunisie. En fait, notre base chiffrée de départ a été constituée à partir d'une enquête nationale qui s'est déroulée en 1994 en collaboration avec l'OMS, conformément aux règles scientifiques et dont le produit indiquant le taux de mortalité maternelle à 68,9 pour 100.000 N.V était sans l'ombre d'un doute le chiffre le plus proche de la réalité. C'est sur la base des données de cette enquête que la stratégie de réduction de cette mortalité a été bâtie. Un des éléments de cette stratégie a été la mise en place d'un système de surveillance de la mortalité maternelle qui notifie cas par cas et explore les causes des décès en s'aidant de tous les moyens d'expertise nationale. Une commission nationale de suivi des décès maternels se réunit de manière régulière pour étudier les dossiers de ces cas, proposer les mesures à apporter pour prévenir les décès évitables et faire les recommandations nécessaires à l'amélioration de cette stratégie nationale. Le taux de mortalité maternelle a été réévalué récemment avec la contribution d'un expert international de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale en France (INSERM) et serait de l'ordre de 36,5 pour 100.000 N.V et ce, en attendant de préciser ce taux à l'occasion d'une prochaine enquête nationale programmée au cours de l'année 2008. Ce constat confirme une tendance vers la baisse du taux de la mortalité maternelle en Tunisie. Par ailleurs, il y a lieu de préciser que les principales causes des décès maternels restent les hémorragies en premier lieu suivies par les maladies hypertensives et cardiovasculaires ; alors que les infections occupent la 4ème place avec une fréquence de 6% (3 cas par an en moyenne). Dans un autre cadre, il est vrai que les disparités régionales persistent malgré les efforts déployés par le ministère pour les réduire notamment en matière d'affectations de spécialistes dans les régions les plus reculées du pays. D'autres facteurs géographiques et socio-culturels propres à certains gouvernorats nécessitent une conjugaison des efforts y compris auprès de la société civile pour améliorer l'utilisation des services et le recours aux soins. La Direction des soins de santé de base