-Aagences-Des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) surveillent les activités d'une usine souterraine iranienne, pour confirmer la mise en œuvre des annonces de Téhéran sur l'enrichissement. L'uranium enrichi pourrait permettre à l'Iran de se doter de l'arme atomique. Une annonce qui jette un froid avec l'Union européenne. L'Iran a enclenché, lundi 4 janvier, le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine souterraine de Fordo, en violation de l'accord de Vienne (Autriche) conclu en 2015, censé limiter son programme nucléaire en échange d'une levée des sanctions internationales affectant le pays. Accusé par plusieurs pays occidentaux et Israël, son ennemi juré, l'Iran a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique. "Le processus pour produire de l'uranium enrichi à 20% a commencé au complexe d'enrichissement Shahid Alimohammadi (Fordo)", situé à 180 kilomètres au sud de Téhéran, a déclaré le porte-parole Ali Rabii, cité sur le site internet de la télévision d'Etat. Selon lui, le président iranien Hassan Rohani a donné l'ordre "ces derniers jours" et "le processus d'injection de gaz a commencé il y a quelques heures". Un enrichissement dénoncé par l'UE L'enrichissement d'uranium à 20% annoncé par l'Iran "constituerait une entorse considérable à ses engagements nucléaires", dans le cadre de l'Accord de Vienne, "avec de graves conséquences en matière de non-prolifération", a averti lundi l'Union européenne. Cependant, Bruxelles attend l'avis du directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) prévu dans la journée, avant de décider d'une éventuelle action, a expliqué un porte-parole de la Commission lors d'une conférence de presse quotidienne. A partir de mai 2019, l'Iran avait déjà commencé à s'affranchir des principaux engagements pris dans le cadre de l'accord de Vienne, destiné à limiter son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales à son encontre. Ce désengagement a commencé un an après le retrait unilatéral des Etats-Unis de cet accord et des sanctions américaines qui ont privé l'Iran des retombées escomptées du pacte. L'annonce de la reprise de l'enrichissement à 20% intervient à quelques semaines du départ de la Maison Blanche du président américain Donald Trump, qui a mené une campagne de "pression maximale contre l'Iran". L'arrivée du président élu Joe Biden fait espérer un sauvetage du pacte.