p class="p1" style="text-align: justify; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 38px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro"; color: rgb(255, 38, 0);"De n'importe quelle façon, il ne faut pas que le pays s'embrase. Je veux dire qu'il s'embrase, à la manière d'un feu gigantesque, que rien, ni personne, ne serait en mesure d'éteindre. Une étincelle, peut venir à bout d'une immense forêt. Il faut prendre gare aux étincelles, si l'on veut épargner les forêts. p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"La situation est grave : il ne sert à rien de le cacher. La révolution du 14 janvier 2011 n'a pas été en mesure, de répondre aux attentes de tous les « damnés de la terre », qui ont cru, et peu importe le degré de manipulation qu'il y ait pu avoir alors, afin d'alimenter le feu davantage, pour dégoupiller la « statue », qu'ils en avaient fini, avec la misère et la marginalisation. Et qu'une nouvelle page allait être écrite, où ils ne seraient plus jamais, les laisser-pour compte d'un pays, qui fonctionne à deux vitesses. Et ne s'en soucie pas outre-mesure. Il faut rappeler qu'ils n'avaient pas voix au chapitre. Et que le régime « autoritaire » de Ben Ali, qui était un régime basé sur la répression, savait « bâillonner » les rares voix, qui osaient défier le dictateur. p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" Bâillonner : c'est un doux euphémisme. Les geôles secrètes de Ben Ali, savaient tatouer sous la peau. Avec de l'eau vive. Là où la mémoire n'est pas soluble... p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Et puis il y a eu la « révolution ». Et soudain, comme un espoir dans l'air. p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Petit à petit, doucement, mais sûrement, cet espoir s'est éteint. Il s'est fracassé sur les murs de toutes les désillusions, nées, jour après jour, année après année, jusqu'à ce que tous les renoncements possibles, aboutissent à ce qu'il n'y ait plus, même en mettant toutes les espérances au rabais, dix ans après, la force de croire, à un ré enchantement du monde. p class="p3" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"En Tunisie, les « damnés de la terre », épuisés par tant d'attentes, et d'espoirs avortés, ont parlé. Depuis quatre jours, au moins, ils ont pris d'assaut la rue, dans quasi- toutes les régions du pays, pour clamer haut et fort, leur décision de ne plus attendre qu'on les mène en bateau, de nouveau, lassés d'entendre des politiciens de tous bords, leur assurer que les lendemains allaient être meilleurs, lorsqu'ils n'avaient, eux, que le pire, en guise de réponses, à toutes leurs sollicitations. L'anarchie, comme le chaos, ne peuvent être une réponse au désordre. La répression non plus, qui serait pratiquée dans l'outrance, surtout si elle s'avère, inappropriée, -c'est le cas pour les manifestations pacifiques, qui se sont tenues en plein jour-, n'est pas la réponse, loin s'en faut, à la colère qui gronde dans le pays, et dont il convient d'avouer, qu'elle est aujourd'hui, plus que légitime. Il y a urgence. Il y a péril en la demeure, il y a un « ras-le bol » général, qui ne repose pas sur du vide, et qu'il n'est plus question d'occulter. C'est triste à dire : mais aujourd'hui en Tunisie, après dix années de faux espoirs et d'attentes vaines, un peuple, qui avait bataillé pour sa dignité, et pour la liberté, se rend compte, la colère, crucifiée au cœur, et le rouge au front, qu'il bataille maintenant, pour sa simple survie.