A l'heure où le pouvoir d'achat des Tunisiennes et des Tunisiens ne cesse de s'écrouler, de semaine en semaine, de mois en mois et d'année en année, les prix des carburants –et pas que !- continuent, eux, d'augmenter. Zizanie politique, corruption institutionnalisée et dilettantisme dirigeant obligent, la situation des finances publiques, malmenées et « tripotées » au fil des années, est devenue, aujourd'hui, tellement catastrophique que les (ir)responsables de ce pays, victimes de leur propre turpitude, ont désormais pris l'habitude de renflouer les caisses de l'Etat directement en puisant dans les poches des Citoyennes et des Citoyens. Sans vision, ni programmes, ni plans d'action, cette classe immonde de politicards et de dirigeants de pacotille représente, aujourd'hui et sans aucun doute, le véritable problème de la Tunisie... Après une hausse décidée pas plus loin que début février courant, une nouvelle « révision » des tarifs des carburants se fait « mijoter », actuellement et plutôt à feu vif, dans les bureaux du ministère de l'Industrie, de l'énergie et des mines. Un nouvel ajustement des prix des carburants serait envisagé pour le mois de mars prochain, s'est contenté d'annoncer, vendredi, le directeur général des hydrocarbures au ministère de l'Industrie, de l'énergie et des mines, Rachid Ben Dali, sur les ondes d'une radio privée, sans se donner pour autant la peine de donner plus de détails sur cette hausse, et d'informer en bonne et due forme les Citoyennes et les Citoyens. Système de réajustement « automatique » S'agit-il, simplement, d'un ballon d'essai lancé seulement en vue de sonder les humeurs de l'opinion publique nationale ? On en doute fort : la hausse aura bel et bien lieu, au nez et à la barbe de tout le monde. D'abord, parce que plusieurs hausses des tarifs des carburants ont été prévues, sinon programmées pour cette année 2021 dans la Loi des finances concoctée par le gouvernement Méchichi. Ensuite, parce que les dépenses de l'Etat tunisien prévues pour cet exercice surpassent de loin ses recettes d'après cette même Loi de finances. Autrement dit, le déficit sera forcément pallié, tantôt par le surendettement intérieur et extérieur, tantôt par une panoplie de surtaxes et de hausses sur un grand nombre de produits de consommation, dont justement les carburants. D'ailleurs, pour les carburants, le gouvernement reprendra tout simplement de la main gauche ce qui a été donné, modiquement, de la main droite, entendez le fameux système de réajustement « automatique » des prix sur la base de la variation des prix internationaux. Il est donc attendu que les prix des carburants repartent considérablement à la hausse, en 2021, après la baisse dérisoire (de 30 millimes à peine !), qui s'est effectuée il y a quelques mois. Voulant justifier la prochaine hausse des prix, qui sera la deuxième depuis le début de l'année, le directeur général des hydrocarbures au ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Rachid Ben Dali, a déclaré que la dernière augmentation des prix des carburant, entendez celle entrée en vigueur début février, s'avère « insuffisante », d'après ses mots, étant donné l'évolution du prix mondial du pétrole. « La hausse, annoncée il y a quelques semaines, ne représente que 2% du prix, alors que l'augmentation était censée être de 18% », explique Ben Dali, précisant que l'Etat a alloué environ 407 millions de dinars pour la subvention des carburants pour cette année 2021. A chaque mois suffit sa peine... Bien entendu, ce montant alloué s'avère aujourd'hui « insuffisant », d'après les mots du dirigeant, non pas en raison de la gestion catastrophique des deniers publics, ni à cause de l'absence de vision, ni en conséquence de la bêtise politique et de l'amateurisme dirigeant, mais plutôt, -éternel argument- à cause de l'augmentation du prix du baril de pétrole qui dépasse désormais les 67 dollars, qui entraînera un déséquilibre du système dans son ensemble. Il convient de rappeler que, d'après le dernier ajustement des prix, annoncé le 6 février dernier, le nouveau prix de vente au public de l'essence « sans plomb » a été augmenté de 40 millimes. Il est fixé à 1955 millimes, le litre, le gasoil ordinaire à 1500 millimes, le litre, et le gasoil sans souffre à 1685 millimes, le litre. Cette décision, faut-il le rappeler, « vient en application du mécanisme de l'ajustement automatique des prix de certains produits pétroliers et suite à la réunion mensuelle de la commission technique chargée de fixer les prix pour le mois », avait annoncé, dès lors, le communiqué du ministère. Passé complètement inaperçu, ce fragment du communiqué, publié début février, sous-entendait pourtant, à qui veut l'entendre, un « réajustement » (autrement dit, une augmentation) quais mensuel des tarifs des carburants. Après chaque réunion « mensuelle » de ladite commission, n'est-ce pas ? L'année 2021 ne fait que commencer, elle s'annonce rude, vraiment rude, en effet. S.B.Y.