Une ambiance de grands soirs. Un art qui élève et anoblit et qui par-dessus tout rend compte d'un spectacle empreint de métier et de professionnalisme. C'est du moins ce qui en ressort de ce beau ‘'Dialogue des cordes'' titre de ce spectacle conduit par le maestro Kamel Ferjani, samedi dernier, à la Cité de la culture. ‘'Dialogue des cordes'', belle métaphore et brillant procédé de langage suggérant cet échange toute en communion, entre Orient et occident, de sonorités vagabondes qui rapprochent les genres et livre de vrais trésors de métissage musical. ‘'Dialogue des cordes ‘' un spectacle toute en solennité qui a invité l'imposant Orchestre symphonique tunisien et la troupe de musique de Tunis à s'exercer dans un genre musical, il faut dire pas tout à fait nouveau mais qui demande beaucoup d'exercice et de connaissance parfaite des codes et de la technicité. L'idée en fait est de joindre la magnificence et le raffinement d'une musique orientale mélodique à la rigueur d'une musique occidentale polyphonique et harmonique. ... en mode majeur ou mineur ou les deux à la fois aux couleurs de l'âme et de ses éclats. De grands noms de la musique se sont joints à ce projet initié par le maestro et compositeur Kamel Ferjani qui a réuni autour de lui l'œuvre d'artistes, paroliers et musiciens de la trempe de Lotfi Bouchnaq, Rihab Sgaheir , Chahrazede Helal, Slim Jaziri, Wanès Khlijène, Adem Fethi , Khaled Waghlani et j'en passe .... Venez voir les artistes, les musiciens.... Sur la scène du théâtre de l'Opéra, l'ensemble musical de l'Orchestre symphonique tunisien et la troupe de musique de Tunis se sont réunis créant une entité musicale homogène joignant airs de musique orientale et occidentale revisitant des chansons maghrébines, arabes et occidentale du répertoire universel. Un Carmen de Bizet. La chanson d'opéra interprétée par Maria Callas, Elina Garanca, ....l'amour est un oiseau rebelle... dans sa version arabe a été interprétée par un Lotfi Bouchnaq au sommet de son art ayant ajouté à la polyphonie de l'ensemble orchestral du sien, du vibrato de sa voix. Le public était aussi sans voix en découvrant la prestation de Slim Jaziri , qui a interprétée une œuvre universelle de Mozart , ‘'La marche turque'' en jouant du qanoun, instrument de musique arabe à cordes. Il faut dire que tout l'ensemble musical n'a pas démérité en rassemblant instruments de musique orientale et occidentale pour donner une prestation à mi-chemin entre Orient et Occident, en gardant toute sa splendeur à une musique universelle. Orient et Occident deux mondes antagonistes ? Orient et Occident deux mondes antagonistes ? Cette vue d'esprit simpliste a longtemps nourrit conflits et péripéties d'histoire et pourtant nous avons désormais la preuve que ces deux civilisations sont assez contrastés pour créer des dynamiques culturelles positives et fécondes, riches dans ses inspirations. ‘'Dialogue des cordes'', n'est autre qu'une respectable expérience d'échange, enrichi des liens privilégiés entre raffinement d'un Orient rêvé , paré de tapis et soieries drapées et d'un Occident allègre, gracieux et pimpant.... M.B.G.