p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Zied DABBAR p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Il s'appelle l'avocat de «l'Etat». Et ce n'est pas la Tunisie, ni aucun autre pays qu'il défendait ou à la limite, représentait. Cet avocat (BH) s'autoproclamait l'avocat de l'Etat islamique comme souvent appelé par la mouvance «salafiste takfiriste», ou encore «Daech», tout court. BH se trouve actuellement en état d'arrestation pour des crimes cités dans la loi organique anti-terroriste. Quelques années auparavant, il était condamné à 8 mois de prison avec sursis pour allégeance à Daech. Mais que s'est-il passé entre temps ? Réponse, ci-dessous. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il faut remonter jusqu'au 2017 pour décortiquer l'affaire. C'est à travers un « tweet » d'allégeance à Daech, découvert par les services anti-terroristes que l'histoire commence. L'identité de la personne se cachant derrière ce compte anonyme sur « Tweeter » est dévoilée. Il s'agit d'un avocat qui avait dit, alors, que son compte a été piraté. Ce n'est pas lui donc qui a posté le tweet d'allégeance à Daech. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Une Justice qui se contredit p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"D'après les documents –auxquels le Journal Le Temps a accédé- l'avocat a tout nié. Il est remis en liberté mais avant, il avait remis son propre Smartphone au juges d'instructions. Le Smartphone de l'avocat est techniquement analysé. Les analyses font écarter l'hypothèse du piratage. Elles font également apparaître la vraie identité de la personne derrière. C'est l'avocat concerné. C'est lui-même. Il est, par la suite, condamné à 8 mois de prison avec sursis pour allégeance à une organisation terroriste. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La Justice qualifie l'affaire d'allégeance et écarte l'appartenance à Daech. Est-ce normal ? La réponse telle qu'elle est évoquée par Abid Khélifi, Docteur et Chercheur en mouvements islamistes fait apparaître que l'allégeance à Daech signifie appartenance. «C'est un acte franc et direct de subordination de la personne concernée à Daech. Une appartenance qui prévoit automatiquement une obéissance totale à la doctrine de l'organisation ainsi qu'à sa hiérarchie», explique Abid Khélifi. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il précise encore que le recours à l'allégeance sur les réseaux sociaux est dû à l'impossibilité d'une allégeance directe qui prévoit la présence de l'émir ou l'un de ses représentants. Un simple tweet prêtant allégeance à Daech suffit donc pour approuver l'appartenance ? «Absolument, oui. L'acte est approuvé par Daech», explique Dr Khélifi. Les propos de notre expert, sont approuvés par le Centre Tunisien de recherches et d'études sur le terrorisme (Cetret). Très actif, le Cetret précise, dans l'une de ces premières études, que la prestation du serment d'allégeance à Daech signifie légalement l'appartenance. L'étude concernée est une référence pour comprendre en termes d'un point de vue légal et en termes de chiffres le terrorisme en Tunisie, à partir des dossiers judiciaires. Cette étude précise que l'allégeance indirecte est devenue, à l'époque, une pratique courante chez les terroristes de Daech. Il s'agit du concept d'«Al Baiâa» qui peut se faire indirectement via les réseaux sociaux. Cet acte signifie appartenance. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Parmi les 800 dossiers d'affaires judiciaires au moins étudiés dans le cadre de cette étude, figurent des affaires similaires à celle de l'avocat en question. La Justice est ferme et qualifie l'allégeance comme acte d'appartenance. Les accusés encourent des peines pour appartenance aux groupes terroristes. Ces peines peuvent dépasser 10 ans de prisons. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le tribunal chargé de l'affaire de l'avocat de « Daech» s'est même prononcé, auparavant, sur des affaires similaires. Sa position était également ferme. Il s'agit d'une appartenance à un groupe terroriste. Paradoxalement ce même tribunal, se contredit, concernant cet avocat, en considérant l'acte comme l'allégeance et non pas appartenance à un groupe terroriste, et cela uniquement dans l'affaire de l'avocat. Drôle de situation. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Infiltration et secret professionnel p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le nom de l'avocat (BH) réapparait de nouveau. Trois ans après sa première affaire dans laquelle il fut condamné 8 mois avec sursis, il a été de nouveau convoqué au parquet et, actuellement, en état d'arrestation. C'est à partir des interrogatoires d'un terroriste nommé Raed Touati, que l'avocat BH est de nouveau impliqué dans une nouvelle affaire de terrorisme. Raed Touati fut blessé et capturé, suite une opération sécuritaire au Mont Chaambi, fin 2020. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Lors des interrogatoires il avoue que la cellule terroriste installée aux alentours du Mont-Chaambi, dans le gouvernorat de Kasserine recevait des copies numérisées des dossiers judiciaires qui les concernent directement ou encore en relation avec d'autres terroristes. Hamza Naouali, un autre terroriste capturé par les forces sécuritaires spéciales, avoue dans les interrogatoires que Mourad Achaieb, à l'époque chef de la cellule terroriste «Jound Al Khilafa» recevait des copies de dossiers judicaires envoyé par BH, l'avocat de Daech. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Ces copies envoyées sous forme d'image via l'application « Télégram » révèlent les réponses des terroristes lors des interrogatoires, les noms des officiers et des magistrats chargés de l'affaire. L'un des dossiers envoyés a même permis aux terroristes de révéler l'identité d'une personne qui a infiltré la cellule terroriste «Jound Al Khilafa» à travers une simple lecture du dossier. « L'indicateur » est découvert et les terroristes demandaient le feu vert pour l'exécuter. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le déroulement des évènements a fait que cette personne qui a infiltré a quitté les lieux avant le démarrage d'une opération sécuritaire ayant conduit à l'arrestation de Raed Touati. Mourad Achaieb fuit en compagnie avec son adjoint, le lieu blessé. Il est neutralisé quelques mois après. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En tout cas, l'avocat BH est accusé d'envoyer des copies d'un dossier judiciaire de terrorisme directement à une cellule terroriste installée au Mont Chaambi. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il accédait à ce dossier puisqu'il se présentait comme avocat de Raed Touati, terroriste appartenant à la même cellule. La loi l'autorise uniquement à photocopier le dossier et non pas l'envoyer à une cellule terroriste faisant allégeance à « Daech ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Une fois convoqué, BH refuse cette fois-ci de livrer son Smartphone au juge d'instruction. Ses avocats de mouvance islamiste dénoncent à leur tour l'arrestation de leur confrère. Ils rejettent les accusations et se rattachent au droit de secret professionnel. L'affaire ne s'arrête pas là. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Z.D.