« L'essaimage n'est nullement un appel à la sous-traitance. Loin de là, c'est un encouragement au personnel de toutes les entreprises pour faire valoir leur savoir-faire et développer leurs propres initiatives et, par là même, leurs revenus.». C'est l'idée phare qui ressort de la conférence nationale sur l'essaimage organisée hier par la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux « SONEDE » sur la création des entreprises par essaimage. Ce procédé répond d'ailleurs à un état des lieux caractérisé par la faible rentabilité de l'entreprise publique, le souci de spécialisation qui ne cesse d'animer les établissements tunisiens, les vœux d'épanouissement que ne cessent d'exprimer plusieurs compétences et la recrudescence démesurée du nombre des diplômés du supérieur. Ce mode peut aussi contribuer à la réalisation de l'objectif de création de 70.000 entreprises durant les trois prochaines années. La conférence a d'ailleurs permis une présentation exhaustive du procédé d'essaimage à travers l'intervention du Directeur Général des stratégies industrielles, Noura Laroussi Ben Lazreg, qui a présenté les diverses expériences locales et internationales en la matière ainsi que les textes de loi la régissant. Le Directeur Général du bureau d'encadrement des entreprises, Mohamed Agrebi, a, quant à lui, exposé sur la structure financière dans le cadre de l'essaimage. Il a montré à l'assistance les divers fonds spéciaux et les mécanismes de financement pouvant servir cet objectif. Pour sa part, le Directeur Central de Planification et des Etudes de la SONEDE, Mourad Ben Mansour, a informé l'assistance sur les opportunités offertes pour la création d'entreprises dans le cadre de l'essaimage. Finalement, le PDG de la Société d'Assistance et de Gestion des Caisses d'Essaimage, Alaya Bettaïeb, a exposé sur les mécanismes d'appui au programme d'essaimage. Les facteurs déclencheurs A travers toutes ces interventions, il a été possible de conclure que la société créée dans le cadre de l'essaimage permet aux salariés intéressés et intéressants de s'épanouir sur leurs propres projets, tout en bénéficiant d'un appui logistique, financier et commercial de la société mère. La société, quant à elle, peut focaliser sur sa valeur ajoutée en redéployant ses ressources humaines et valorisant à la fois la prise d'initiative et la propriété intellectuelle. L'environnement externe fournit, d'une part, un cadre réglementaire légiférant la relation interentreprises, et d'autre part, un programme d'aides gouvernementales et un réseau d'experts pour les entreprises essaimées. Le contexte de l'entreprise assure, quant à lui, une politique et une stratégie d'essaimage planifiées et structurées ainsi qu'une organisation souple permettant collaboration et concertation. Les freins à l'essaimage Si tels sont les facteurs qui encouragent à l'essaimage, d'autres constituent plutôt des freins. D'abord, il est facile de constater que ce sont plutôt les meilleurs qui partent et ceci constitue un manque à gagner pour l'entreprise qui va se retrouver en difficulté pour les remplacer, d'autant plus que ces essaimés pourraient être des futurs concurrents. Ensuite, l'essaimage peut créer une éventuelle dépendance de la nouvelle entreprise envers sa « mère » essaimante et c'est difficile de voir évoluer la relation vers un véritable partenariat. D'ailleurs, il y a même des risques de perte financière si l'entreprise-mère s'engage financièrement. Enfin, les syndicats n'apprécient pas généralement ce modèle de cession des activités, ils trouvent que c'est une forme de sous-traitance et ils opposent la proposition de gérer cette activité de meilleure façon par l'entreprise-mère.