Que peut-on justement souhaiter à une équipe qui va défendre nos couleurs sous le regard du monde entier, sinon « bon vent » ! Il est vrai que les réserves et les interrogations n'ont pas manqué autour des choix du sélectionneur national, de la préparation, du comportement du public, des médias et enfin des joueurs eux-mêmes. De quoi installer bien des doutes quant aux chances des nôtre d'aller loin dans ce qui représente désormais l'une des compétitions les plus huppées et les plus médiatisées à l'échelle mondiale, la Coupe d'Afrique des Nations. Et Roger Lemerre n'est pas le dernier à mettre en évidence tous ces aléas, tout comme son alter ego Nabil Maâloul, en affirmant que son objectif principal est de passer le premier tour. En effet, le Français est le mieux placé pour connaître les capacités et limites de ses protégés. A partir de là, il sait très bien que pour sortir du groupe dans lequel se trouve la Tunisie ce ne sera guère une sinécure, notamment par rapport à toutes les contraintes par lesquelles est passé le onze national. Série de blessures, avec tout d'abord Emir Haj Messaoud auquel sont venus s'ajouter Ali Zitouni et David Jemmali, puis l'affaire de l'accident de Tijani Belaïd et, pour couronner le tout, les refus du Maroc et de l'Egypte, suivis des défections de dernière minute de la Guinée ensuite de l'Iran, pour disputer des tests amicaux face à nos footballeurs. De quoi vraiment installer le doute, et le sélectionneur national ne s'en cache donc pas, lui qui est allé jusqu'à avouer qu'il se rendait au Ghana avec « des certitudes qui nous manquent ».
Allez les Aigles Autant dire qu'une qualification aux quarts de finale relèverait du miracle si on se fie à l'état d'esprit affiché par Roger Lemerre. Mais qu'à cela ne tienne, le jour « j » nous serons tous derrière l'équipe qui sera alignée par le Français, à l'encourager, à avoir envie qu'elle gagne, à espérer qu'elle passe les tours les uns après les autres et enfin qu'elle remporte ce trophée continental tant convoité. Roger Lemerre peut dire ce qu'il veut, faire les choix qui lui plaisent, après tout il s'agit de joueurs tunisiens, quels que soient leurs couleurs ou les championnats dans lesquels ils militent, et nous les porteront à bout de bras aussi loin qu'ils aillent. Les doutes émis par l'entraîneur national et ses assesseurs sont peut-être, même sans doute, liés à certains regrets dans les choix et à une éventuelle fatalité par rapport aux différents contretemps qui ont marqué la préparation d'avant CAN, on n'en a cure. Tant que « notre » Equipe Nationale se présentera sur un terrain pour défendre notre drapeau national, on sera les premiers à l'encourager et à la défendre. Mais, quand sonnera l'heure des comptes, ce ne sera pas les joueurs choisis et qui, nous n'en avons aucun doute, feront de leur mieux qui seront mis au banc, ce sera plutôt les responsables de ces choix, et ils se reconnaîtront. Alors, encore une fois, « bon vent ! » et souhaitons pleines de bonnes choses à cette équipe car les premiers qui en sortiront vainqueurs ce sont bien ses responsables.