La circulation pendant les heures de pointe, notamment lors de la prise matinale de service des fonctionnaires, est particulièrement dense, surtout aux différentes entrées de la capitale. En effet, des milliers de conducteurs empruntent en même temps les périphériques pour être à l'heure à l'ouverture des ministères et administrations publiques. Les voitures avancent au pas dans d'interminables files et l'impatience de certains compatriotes de mauvaise humeur se fait sentir. Les faits de cette affaire se sont produits au niveau de l'entrée sud de Tunis lorsque qu'un conducteur, visiblement pressé, s'est engagé sur le bas-côté de la chaussée pour remonter une file de voitures à l'arrêt momentanément à cause de la circulation qui n'avançait plus. Il ne lui a pas suffi de commettre cette infraction, mais en voulant ensuite se replacer dans la file, il a donné un coup de volant brusque qui a provoqué un accrochage avec un autre véhicule dont un feu rouge a éclaté en mille morceaux. Cet incident minime devait malheureusement dégénérer en une véritable bagarre. Trois jeunes gens, à l'embonpoint perceptible qui étaient entassés dans la petite voiture, y sont descendus avec des intentions velléitaires. Soudain, une altercation, qui semblait au départ anodine, éclata entre les quatre hommes pour se transformer rapidement en un vif échange verbal de propos orduriers accompagnés de gestes obscènes. Et alors que les autres conducteurs qui n'ont pas bougé de leurs véhicules s'attendaient à la fin des hostilités, la bagarre reprit de plus belle. Deux belligérants agrippèrent le chauffeur, à l'origine de l'incident et le rossèrent de coups de pied et de poing tandis que le troisième larron se saisit d'un levier métallique et brisa délibérément le pare-brise de la voiture adverse. Tout s'était passé en un clin d'œil, avant l'arrivée de la police de la circulation qui a emmené l'ensemble des protagonistes de cette bagarre générale au poste pour dresser à leur encontre des procès-verbaux. Heureusement que les dommages se sont limités à des dégâts matériels. Néanmoins, le conducteur tabassé a tenu à déposer plainte contre ses agresseurs qui ont été arrêtés et inculpés de violence, d'atteinte aux bonnes mœurs et de préjudice au bien d'autrui. Traduits devant la chambre correctionnelle du tribunal cantonal de Tunis, les accusés se sont confondus en excuses et ont demandé le pardon à la cour, soulignant que le plaignant a été dédommagé. Le jugement sera rendu ultérieurement.