Le Temps - Agences - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a achevé hier une tournée au Proche-Orient et en Europe aux résultats modestes, déterminée cependant à retourner dès le mois prochain au Proche-Orient pour y faire avancer les perspectives de paix. Mme Rice a quitté Londres pour Washington hier matin, après y avoir rencontré la veille au soir le Premier ministre Tony Blair et la ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett, auxquels elle a rendu compte de sa tournée proche-orientale. Elle s'est lors de son escale londonienne félicitée d'avoir "débloqué" les discussions israélo-palestiniennes, estimant avoir "fait avancer le processus" lors d'une tournée de cinq jours l'ayant conduite tour à tour en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, Egypte, Arabie Saoudite et au Koweït. Elle a également fait part de son intention de retourner au Proche-Orient avant le 15 février, pour une réunion tripartite avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas, cependant tous les deux très affaiblis politiquement, et qui ne disposent que d'une marge de manœuvre étroite. "Les prochaines semaines seront assez intenses sur le front diplomatique", a déclaré Mme Rice aux journalistes voyageant avec elle. La chef de la diplomatie américaine a également annoncé à Berlin, où elle avait fait escale avant Londres, qu'elle accueillerait à Washington le 2 février ses homologues du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union Européenne, Russie, ONU) pour une réunion destinée à harmoniser les positions sur la relance du processus de paix israélo-palestinien. Faisant le bilan de sa tournée au Proche-Orient, Mme Rice s'est montrée satisfaite. "Je pense qu'en parlant aux gens et en écoutant les gens, nous avons fait avancer le processus, principalement parce que tout le monde veut rester dans le contexte de la feuille de route", a-t-elle déclaré, faisant référence au plan de paix international de règlement du conflit israélo-palestinien soutenu par le Quartette, au point mort depuis des mois. "La feuille de route est très importante parce qu'elle comprend des étapes et que tout le monde comprend les obligations qui y sont liées. Mais nous en étions au point où elle était bloquée", a précisé Mme Rice, estimant que ses discussions avaient permis de "débloquer" le processus. Mais sur l'Iran et l'Irak, les deux autres dossiers au centre de sa tournée proche-orientale, Mme Rice n'a pas obtenu les résultats escomptés. La chef de la diplomatie américaine n'a pu obtenir la promesse des monarchies du Golfe d'effacer la dette irakienne et de renforcer leur présence diplomatique à Bagdad. Mme Rice comptait également sur elles pour contrer la montée en puissance de l'Iran dans la région, mais elle a dû se contenter d'un communiqué commun appelant indirectement Téhéran à s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures irakiennes, sans aucune référence au programme nucléaire iranien.