La cinquième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a examiné dernièrement une affaire de drogue dans laquelle est impliqué un dealer qui a finalement écopé d'une peine exemplaire. Les faits remontent à l'année écoulée lorsque des agents du service d'ordre, effectuant une ronde routinière dans les quartiers de la médina, aperçurent un jeune, à l'allure suspecte qui déambulait péniblement. A leur vue, il essaya de s'enfuir comme s'il avait quelque chose à dissimuler, mais son état d'indolence l'en empêcha et il s'empêtra dans ses pas et chuta lourdement sur le sol. Les policiers accoururent rapidement et le relevèrent pour constater qu'il était presque inconscient, tant il avait consommé d'alcool, doublé d'une forte quantité de drogue. D'ailleurs, fouillé, l'individu était en possession d'une tablette de « zatla », un stupéfiant, en vogue, particulièrement virulent. Conduit au poste, il avoua qu'il en prenait régulièrement pour oublier ses déboires conjugaux, ce qui a été confirmé par l'analyse biologique effectuée. Interrogé sur la provenance de la drogue trouvée sur lui, il indiqua aux enquêteurs le nom et l'adresse de son fournisseur qui s'est pratiquement volatilisé puisqu'un mandat de recherche a été lancé à son encontre. Le consommateur de « zatla » a été traduit devant la justice qui l'a coffré pour une année tandis que le dealer n'a pas tardé à tomber dans les filets de la police. Lors de son interrogatoire, il a soutenu qu'il est un fervent accroc des stupéfiants en tous genres, mais qu'il n'a jamais commercialisé de drogue. « Cette accusation est mensongère et tendancieuse à la fois, car j'avais beaucoup de litiges avec mon compère qui veut que je l'accompagne en prison puisqu'il n'a pas pu y échapper, ayant été surpris par cette ronde policière. », devait-il notamment déclarer pour se disculper, lors de la confrontation avec le suspect emprisonné. Une thèse soutenue par son avocat qui a ajouté que le dossier de son client stipule certes qu'il avait dans le passé commercialisé de la drogue, mais cette fois-ci il est totalement innocent de cette accusation. N'ayant pas été convaincue de son innocence, la cour a condamné le dealer à six ans de prison.