Le Temps-Agences - Le mouvement islamiste du Hamas va coopérer avec l'Egypte pour fermer progressivement la frontière entre la bande de Gaza qu'il contrôle et l'Egypte, a déclaré hier Mahmoud Al-Zahar, l'un de ses chefs les plus influents. "Nous œuvrerons en vue de fermer la frontière entre nous et l'Egypte (...) Cela se fera progressivement", a-t-il déclaré à la presse à Rafah, de retour du Caire au terme de deux jours de discussions avec des responsables égyptiens. A la suite du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis le 17 janvier, des activistes islamistes avaient fait sauter à l'explosif le 23 janvier plusieurs tronçons de la frontière entre Gaza et l'Egypte à la hauteur de la ville de Rafah, permettant la ruée de centaines de milliers de Palestiniens en territoire égyptien pour s'y approvisionner. "Avec nos frères égyptiens, nous sommes tombés d'accord pour avoir des contacts à l'échelon local au point de passage et le long de la frontière et nous appliquerons cet accord demain (aujourd'hui) après une réunion du gouvernement", a ajouté M. Al-Zahar. Il faisait référence au gouvernement du Hamas limogé par l'Autorité palestinienne rivale après le coup de force des islamistes à Gaza en juin dernier. "L'ouverture de la frontière était un acte populaire, car nous ne pouvions trouver des cercueils pour nos martyrs, nos malades mourraient, et parce que 400 personnes souffrant de problèmes rénaux étaient menacés de mort", a-t-il poursuivi. "L'Egypte a confirmé qu'elle agirait de manière à fournir au peuple palestinien tout ce dont il aurait besoin (...) Les camions transportant les vivres et les médicaments parviendront à Gaza à partir de l'Egypte", a-t-il déclaré. Le responsable du Hamas a ajouté, sans autre précision, que "sa délégation, lors de ses discussions avec la partie égyptienne, avait réussi à surmonter beaucoup d'obstacles et était parvenue à trouver des solutions sur la question du poste frontière (de Rafah) conformément à ce qu'elle réclamait". L'Egypte avait fermé le terminal de Rafah lorsque le Hamas avait pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007 après avoir défait les forces loyales au président palestinien Mahmoud Abbas. Ce dernier s'est également rendu au Caire cette semaine pour tenter de trouver une solution à la question de la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza. Le scénario sur la table était celui d'une reprise du contrôle de la frontière par l'Autorité Palestinienne, seule entité reconnue par la communauté internationale. La Ligue arabe lui a donné son appui, tout comme l'Union européenne --qui a dit être prête à renvoyer au terminal de Rafah sa mission de 92 observateurs-- et les Etats-Unis. Un responsable israélien avait affirmé qu'Israël ne "s'opposerait pas" à un éventuel arrangement entre M. Abbas et l'Egypte. Mais le Hamas a continué de refuser tout contrôle israélien ou présence internationale au terminal de Rafah, rejetant le schéma qui avait été prévu après le retrait israélien de Gaza en septembre 2005.