« Maintenant on est en quarts de finale, cela va se jouer sur un seul match. Le Cameroun qu'on va rencontrer en quarts de finale pratique un football différent du nôtre. Les Camerounais ont de la qualité et surtout de la puissance ». C'est par ces déclarations que le sélectionneur national Roger Lemerre a réagi au soir du nul réalisé face à l'Angola et qui qualifiait la Tunisie en première place du Groupe D. Ce qui nous offrait comme adversaires les Lions Indomptables du redoutable Samuel Eto'o. Meilleur buteur du premier tour, et de l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations après avoir effacé des tablettes l'Ivoirien Laurent Pokou, Eto'o n'est en plus pas le seul atout en attaque. Le Niçois Joseph Désiré Job a retrouvé ses sensations de buteurs en CAN. Résultat avec dix (10) buts en trois (3) rencontres, les « Lions indomptables » détiennent la meilleure attaque du premier tour. Si le milieu de terrain camerounais avec Achille Emana tient la route, par contre la défense (5 buts pris) avec le vétéran Rigobert Song ne présente pas toutes les assurances. Mais, globalement, le Cameroun peut se reposer sur une ossature composée de joueurs expérimentés, même si beaucoup d'observateurs pensent qu'il s'agit d'une équipe vieillissante. Mal partis après la sévère défaite initiale devant l'Egypte (2-4), les Camerounais avaient retrouvé toutes les qualités qui leur ont permis d'être quatre fois champions d'Afrique: la hargne, l'orgueil, une puissance physique qui ont fait voler en éclats les défenses zambienne et soudanaise. Là où d'autres auraient pu baisser les bras, les Lions ont montré que l'expérience est bien un atout de poids.
Les cartes Chermiti et Chikhaoui Au contraire du onze tunisien qui, de l'aveu même de son propre coach Roger Lemerre, possède une équipe moins aguerrie qu'il y a quatre ans. « La culture de l'équipe tunisienne et ses fondamentaux n'ont pas changé, mais les hommes et l'expérience ont changé », avoue le Français. Autre différence, les Tunisiens de Lemerre ont bâti leur réputation sur un système ultra défensif qui a souvent fait la différence, permettant à l'équipe de tenir tête aux meilleurs. Un système qui s'appuie sur un milieu à trois pivots qui forment un rempart quasi hermétique devant une défense à quatre qu'il est difficile de venir titiller même si elle ne présente pas toutes les garanties malgré la présence de l'excellent Karim Haggui et de l'inusable Radhi Jaïdi. L'attaque constitue par contre le talon d'Achille de l'équipe, notamment lorsque Dos Santos n'est pas dans un bon jour. Sauf que Roger dispose d'un nouvel atout dans son jeu, avec le jeune Chermiti, élu avant-hier meilleur jour de compétitions de clubs en Afrique, et qui n'a pas encore eu le temps d'étaler toute sa classe. Suspendu lors des deux premiers matchs du premier tour, l'attaquant étoilé n'a été aligné que contre l'Angola dans une rencontre où les deux équipes ont plus joué au pousse ballon que cherché à se livrer. Un nul leur étant suffisant pour passer le tour. En plus, Lemerre possède également une autre carte non moins intéressante en la personne de son maître à jouer, Yassine Chikhaoui, pourvu qu'il lui offre la même latitude dans le jeu que contre l'Afrique du Sud. Une explication à placer néanmoins sous le signe du parfait équilibre, malgré l'opposition de style des deux teams.