Le réveil a été dur hier matin après une longue nuit de football, au cours de quoi notre tapis volant a dû atterrir en raison d'une turbulence occasionnée au ciel du Cameroun. Notre rêve de passage aux demi-finales a été brisé. La pilule sera toujours dure à avaler, mais à bien réfléchir, au vu de cette dernière et mémorable sortie, nous pouvons déduire qu'à Tamale, on a posé, les jalons d'un grand team national. Toute cette débauche d'énergie pour des queues de cerises. Dommage. Il est inutile de coller cet échec au dos de l'arbitre, comme on l'a fait à chaud. Si nous ne sommes pas passé, nous devons nous en vouloir qu'à nous-mêmes. La formation de départ est plate comme une galette. Elle n'était pas ambitieuse du tout, puisque trop attentiste. Qu'on opte pour El Bekri, à la place de Mikari, tout le monde s'accorde à dire que cela est normal, mais que l'on ait un brouillard devant les yeux, en laissant Ben Fraj sur le banc, cela est surprenant. Durant trente cinq minutes, notre défense marchait sur trois pattes. Un garçon aussi intraitable que Felhi est aux yeux de tous les techniciens le plus efficace dans l'axe. Il fallait résoudre l'équation avec qui l'associer. Quand il a glissé au centre il a mis le barbelé au niveau de la surface et puis dès que Eto'o s'y frottait, il se piquait. Fallait il titulariser Hamdi Kesraoui ? Il est un bon gardien et un jour ou l'autre, il sera le meilleur à son poste, mais avait il l'expérience nécessaire dans ce genre de compétitions ? Un garçon comme Belbouli qui a fait, avec l'Etoile, deux compagnes africaines successives, et une Coupe du Monde des clubs devait être le premier gardien, ne serait-ce que pour l'expérience acquise. En 2006, Kesraoui était le remplaçant de Boumnijel, et, de surcroît, il a le désavantage de jouer à l'Espérance, club qui a perdu son standing dans les compétitions continentales. Il fallait avoir l'intelligence et le génie d'un certain Abelmajid Chatali, qui a fait découvrir au monde Mokhtar Naïli au lointain 1978. Au milieu la prudence était peut être excessive, en alignant trois pivots d'entrée. Avec la sortie de Nafti, le jeu a été aéré, et les vieux lions, pas si indomptables qu'ils le prétendent, ont, par moments, été acculés dans leur base. Devant, se passer du meilleur espoir africain qu'est le talentueux Chermiti, ça nous en bouche un coin. Ce garçon - plein de vie, de vitalité et qui de surcroît piaffait d'impatience, pour démontrer au monde qu'il a tout pour se hisser au rang des grands joueurs africains et confirmer qu'il mérite bien le trophée lui étant fraîchement attribué -, devait être lancé un peu plus tôt, à défaut d'être titularisé. Comment ? C'est au staff technique de trouver la solution. La sélection nationale, en définitive, avait toutes les cartes en règle pour aller plus haut, mais son manque d'audace, certains choix et certaines options l'ont condamnée à rentrer à la maison, plus tôt que prévu. Il faut analyser la situation, retenir tout ce qui a été positif, s'appuyer dessus, puis se remettre au travail et commencer à préparer l'échéance à venir, la Coupe du Monde, du mieux possible. Avec les jeunes talents découverts, il faut absolument revoir nos objectifs à la hausse.