Lemerre, c'est fini ? Normalement, il ne sera plus à la tête de notre onze national. Oui, il va être le nôtre et non plus le sien ! Pourtant, franchement, on aurait bien aimé qu'il reste encore sa propriété privée, tant le bonhomme a de la veine. Oui, vraiment, une chance insolente. Pas du tout échaudé de la secousse du premier match contre le Sénégal, , et encore moins inspiré de la prestation étincelante contre l'Afrique du Sud, notre « ami » Roger Lemerre s'entêta à aligner la même formation qui a débuté la CAN en catimini. Et il a fallu un concours de circonstance, alors que son équipe était déjà menée au score, pour que, malgré lui, il modifie ses cartes. 39ème minute : Karim Haggui contracte une blessure qui le contraint à quitter la pelouse. Roger Lemerre n'a pas le choix, il incorpore Saber Ben Fraj et recentre Radhouène Felhi dans l'axe de la défense. Ayant retrouvé espoir avec la réduction du score de Chawki Ben Saâda, la Tunisie va dès lors complètement se métamorphoser. Les « Lions » du Cameroun sont désorientés et pas loin d'être définitivement domptés suite à l'égalisation de Yassine Chikhaoui, qui profite d'un nouveau coup de génie de l'homme providentiel de Lemerre, Saber Ben Fraj. Encore lui ! Mais le coach français n'en a cure et ne daigne pas saisir l'aubaine. Au lieu d'achever la bête blessée, il ne se rappelle qu'à trois minutes de la fin du temps réglementaire de la présence d'une perle à ses côtés. Pas moins que le récent meilleur footballeur africain inter-clubs et artisan de la glorieuse épopée du champion d'Afrique des clubs, Amine Chermiti. Entretemps, le « lion » a pansé se blessures et profité de la frilosité des poulains de la paire Lemerre-Maâloul pour porter l'estocade dès le début des prolongations.
Qui avait réellement peur ? L'alter ego de Lemerre, Maâloul justement dira, après coup, que « cette élimination amère est due au sentiment de crainte exagéré qui a caractérisé l'évolution des jeunes joueurs tunisiens ». Nous lui répondons, tout simplement, que le comportement des joueurs sur le terrain n'est que la réplique exacte de la personnalité du banc. Et à sa tête, le premier responsable de l'équipe. S'il a peur, ils ont peur. S'il a la rage, ils ont la rage. S'il est gagneur, ils sont gagneurs. S'il a la phobie de la presse, ils refusent de parler aux médias... Ceci dit, il y a, quand même, de la bonne graine dans cette équipe malgré ce sentiment de frustration et ce goût d'inachevée qu'elle nous a laissé après cette CAN. Ou plutôt que ses maîtres-décideurs nous ont laissé. La balle est, aujourd'hui, dans le camp d'autres décideurs pour faire le bon choix et trouver l'oiseau rare pour remplacer Lemerre. Ce qui n'est pas gagné d'avance quand on connaît les limites dans les choix et de ceux qui auront à choisir.