Le Temps-Agences - Le cabinet de sécurité restreint israélien exclut un doublement des effectifs des gardes égyptiens ou un déploiement de forces internationales pour sécuriser la frontière entre l'Egypte et Gaza. En revanche, il a approuvé le principe de la construction d'une clôture de sécurité le long des 220 kilomètres de frontière entre le Sinaï égyptien et Israël, comme le suggérait le ministre de la Défense, Ehud Barak. La ministre israélienne des Affaires étrangère, Tzipi Livni, avait suggéré d'accepter que l'Egypte fasse passer à 1.500 le nombre de ses gardes à la frontière de Gaza, qui est plafonné par le traité de paix israélo-égyptien de 1979. Mais, réuni hier sous la présidence du Premier ministre Ehud Olmert, le cabinet restreint, dont Barak et Livni font partie, a rejeté l'idée. "Le ministre de la Défense ne croit pas que cela fasse une différence qu'il y ait plus ou moins de policiers égyptiens", a-t-on expliqué dans l'entourage de Barak. Israël a été très critique de la façon dont les autorités du Caire ont géré la crise des deux dernières semaines à leur frontière avec Gaza, dont des activistes du Hamas avaient fait sauter le mur de séparation, provoquant un afflux incontrôlable de Palestiniens dans le Sinaï. L'Egypte a exhorté le Hamas à accepter le retour des forces sécurité d'Abbas, assurant que, après avoir fermé les yeux pour des raisons humanitaires sur les allées et venues des Palestiniens, sa patience avait des limites. Le mouvement islamiste "n'acceptera plus le maintien de la fermeture des postes-frontières qui ont transformé Gaza en une immense prison", a rétorqué son porte-parole Abu Zouhri. Mais Abbas a estimé que le Hamas n'avait "pas son mot à dire". Bien qu'il n'y soit plus présent depuis son retrait de Gaza en 2005, Israël peut s'opposer à l'ouverture du point de passage de Rafah en vertu d'un accord conclu la même année avec l'Egypte et l'Autorité palestinienne sous l'égide de Etats-Unis et de l'Union européenne. Arguant de soucis de sécurité, Israël a maintenu le point de passage fermé quasiment en permanence depuis juin en empêchant les observateurs européens censés y superviser le transit et basés sur son territoire de le rejoindre via son poste frontière. "Nous appelons les autorités gouvernant la bande de Gaza à autoriser les observateurs et les éléments de l'Autorité palestinienne à revenir à nouveau au point de passage, afin de superviser l'application de l'accord de 2005", a déclaré avant-hier le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheït.