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"L'opposition peut se pratiquer en dehors de l'extrémisme et des alliances contre nature". L'invité du lundi: Mohamed Bouchiha, secrétaire général du Parti de l'Unité Populaire (PUP)
Quatre partis de l'opposition : le Parti de l'Unité Populaire (PUP), l'Union Unioniste Démocratique (UDU), le Parti Social Libéral (PSL) et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP) ont constitué en décembre dernier une sorte de forum de réflexions et de propositions qu'ils ont appelé "La Rencontre Démocratique". Ils ont été invités mardi dernier à exposer les objectifs de cette alliance. A cette occasion, nous avons invité Mohamed Bouchiha secrétaire général du PUP à nous parler de cette alliance du rôle des partis politiques dans la consécration du processus démocratique, et aussi, de l'audience que lui a accordée le Président de la République dernièrement. Interview :
Le Temps : Quels en sont les objectifs de la "Rencontre Démocratique" ? M. Mohamed Bouchiha : C'est une nouvelle expérience qui émane d'une nouvelle culture politique basée sur le dialogue et le droit à la différence. Son objectif majeur est de participer à la réalisation des objectifs que nous considérons importants pour le progrès et la souveraineté de notre pays, à un moment où les défis que nous relevons sont des plus importants. "La Rencontre Démocratique" est une démarche authentiquement nationale de l'opposition démocratique qui s'inscrit dans le consensus national et qui reconnaît les acquis réalisés et la volonté forte et irréversible du Chef de l'Etat à consolider la démocratie. • Mais les partis qui composent "La Rencontre Démocratique", les uns des autres, sont idéologiquement différents. comment peuvent-ils s'entendre sur des questions importantes ? Les partis sont effectivement différents idéologiquement. Mais, au-delà des différences qui sont une source d'enrichissement mutuel, c'est une démarche commune fondée sur une même approche des défis qui se présentent à notre pays et que les Tunisiens, tous ensemble, se doivent de relever. A ce niveau, l'opposition a un grand rôle à jouer et "La Rencontre Démocratique" pourra y contribuer. • Comment ? "La Rencontre Démocratique" dispose d'atouts certains : une même volonté, un accord sur le sens à lui donner et une appréciation lucide et réaliste de la situation du pays. • Certains disent que "La Rencontre Démocratique" a été constituée pour contrer d'autres alliances entre formations politiques ? Non. "La Rencontre Démocratique" n'est dirigée contre personne. Certains, (les sceptiques professionnels), diront que ce ne sera qu'une initiative qui s'ajoutera à celles qui ont échoué : c'est aux partis de "La Rencontre Démocratique" de prouver le contraire. Nous voulons montrer que la politique et l'opposition peuvent s'assumer en dehors de l'invective, de l'extrêmisme et des alliances contre-nature qui ne durent que le temps des intérêts et des calculs de leurs promoteurs. • Vous avez été reçu par le Président de la République, le vendredi 5 janvier courant. Quels sont les sujets évoqués à cette occasion ? -La concertation, le dialogue et la nécessité de promouvoir les moyens de les élargir avec les composantes de la société civile et, en premier lieu, les partis politiques, ont été au centre de cet entretien. La détermination du Président Ben Ali et sa volonté de promouvoir davantage la vie politique et d'aller de l'avant sur la voie de la consécration du processus démocratique représentent pour nous un stimulant supplémentaire pour promouvoir notre pays et consolider ses acquis. • Quel est le rôle des partis politiques dans la consolidation des acquis du pays et la promotion du processus démocratique ? -Leur rôle est majeur, notamment pour ce qui est de l'encadrement des jeunes. Le Président Ben Ali n'a pas manqué d'insister, à cette occasion, sur le rôle des jeunes dans le renforcement du processus démocratique et la défense des acquis de la République. Les partis politiques sont ainsi appelés à établir des programmes de prévention et d'encadrement des jeunes pour leur éviter toute forme de marginalisation susceptible de les faire dévier du droit chemin, et aussi, afin qu'ils ne deviennent pas les cibles des organisations totalitaires qui cherchent à les embrigader et en faire des militants des causes extrémistes et terroristes. L'entreprise terroriste - heureusement déjouée à temps - qui a visé la Tunisie, nous impose à tous le devoir de défendre notre pays et ses acquis par la consolidation de la démocratie, du sens patriotique, et des valeurs de la République. A "La Rencontre Démocratique", nous appelons toutes les forces vives de la nation à œuvrer afin de circonscrire et faire barrage à toutes les formes de terrorisme. • Vous avez participé, mardi 16 janvier courant, avec les trois secrétaires généraux qui forment "La Rencontre Démocratique" à une émission politique sur Canal 7. Comment jugez-vous cette initiative ? -Cette émission sera, nous l'espérons tous, le signe de la volonté des responsables de la télévision nationale de renouer avec la programmation d'émissions politiques. Nous l'espérons pour diverses raisons. D'abord, pour l'importance du rôle de la télévision dans la consolidation et l'enrichissement du processus démocratique, ensuite parce que les citoyens attendent de la télévision des émissions et des programmes qui répondent à leurs préoccupations qui sont pour une grande partie politiques. Enfin parce que, faute de trouver l'information et le débat sur les chaînes nationales, les Tunisiens les cherchent ailleurs sur des chaînes qui véhiculent un message et un discours porteurs de valeurs qui ne sont pas celles qui fondent le modèle qui fait le consensus de tous les Tunisiens. Interview réalisée par