Le Temps-Agences - La force européenne de maintien de la paix Eufor a repris son déploiement dans l'est du Tchad après une suspension due à des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles. L'Eufor annonce dans un communiqué qu'un avion de transport militaire est arrivé hier à Abéché, dans l'est du Tchad. "Cette arrivée marque la reprise effective du déploiement de l'Eufor Tchad-RCA et sera suivie, dans les jours qui viennent, d'autres acheminements sur N'Djamena et Abéché", dit le communiqué. L'Eufor, qui comptera 3.700 militaires de 14 pays européens, doit se déployer dans l'est du Tchad et le nord-est de la République centrafricaine pour protéger les populations réfugiées ou déplacées par le conflit dans la province soudanaise du Darfour. Commandée sur le terrain par le général français Jean-Philippe Ganascia, la force européenne est placée sous le haut commandement du général irlandais Patrick Nash et sera le pendant de la force mixte Onu-Union africaine censée se déployer au Darfour même. Contacté par téléphone à Bruxelles, Victor Angelo, chef de la mission de maintien de la paix de l'Onu au Tchad et en République centrafricaine (Minurcat), a déclaré mardi qu'il s'efforcerait de convaincre les groupes armés dans la région de déposer les armes et de se joindre au processus politique. Il a souligné que, tout en apportant une protection au demi-million de réfugiés du Soudan, de République Centrafricaine et du Tchad, la mission avait une composante politique. L'Eufor a pour objectif de protéger les camps de réfugiés tandis que la Minurcat, d'ampleur plus restreinte, a pour mission de former la police et de conseiller les autorités dans le domaine des droits de l'homme et de la sécurité. La crise humanitaire dans l'est du Tchad, limitrophe de la province soudanaise du Darfour ravagée par la guerre, s'est fortement détériorée depuis l'attaque de N'Djamena par les rebelles. "Les récents événements montrent qu'au-delà des très importantes préoccupations sécuritaires, il y a des problèmes politiques nécessitant l'attention de l'ensemble des principaux acteurs. Il nous faut coopérer et trouver une solution politique durable à cette situation complexe", a dit Angelo dans une interview à Reuters.