Vendredi, 7h30 du matin. Le dispensaire d'Ezzahra était déjà plein de monde. A l'ouverture du guichet, vers 8h, les gens se précipitent pour faire la file qui devient très longue en quelques minutes. Après avoir payé la consultation, il faut passer à un autre guichet où on passe parfois de longues minutes à chercher la fiche du malade. Dans ces endroits, paraît-il, on n'a jamais entendu parler de l'administration électronique ou du mot informatique. On continue à classer les fiches manuscrites dans les casiers. Une fois, la fameuse fiche trouvée, on passe à la salle d'attente. Des bébés souffrants agrippés à leurs mamans attendent leur tour. Il faut passer d'abord par la nutritionniste pour prendre le poids et la taille du bébé. Bien sûr, il faut supporter et attendre encore quelques minutes supplémentaires quand un parent d'un personnel au dispensaire arrive et passe avant tout le monde. Celui-là il aura la priorité non pas seulement pour être ausculté avant les autres mais aussi pour avoir les médicaments indisponibles pour les autres. En effet, c'est très étonnant que la pharmacienne du dispensaire réponde : « non ce médicament n'est pas disponible » alors que le médecin l'a prescrit car elle est sûre qu'il existe et qu'on vient de le recevoir le matin même. C'est que soit tous les malades ont dû prendre le même médicament, soit on n'a livré à la pharmacie du dispensaire que quatre ou cinq flacons. Les deux cas paraissent pourtant bizarres. D'ailleurs, il est très rare de trouver un médicament dans la pharmacie de ce dispensaire. Heureusement, que le médecin pédiatre est toujours à l'écoute des parents et prend tout son temps pour ausculter les enfants. Sinon, personne ne supportera de tels comportements.