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« Le secteur de la santé publique reste la référence. C'est notre soupape de sûreté » Réforme de l'assurance-maladie : Campagne de sensibilisation quant aux choix des filières de soins.
* « Le nouveau régime soutient les mutuelles et renforce les assurances groupes » ; déclare Naceur Gharbi, PDG de la CNAM. Le Président Directeur Général de la Caisse Nationale de l'Assurance-Maladie, M. Naceur Gharbi, a tenu, hier, une conférence de presse pour lancer la campagne de sensibilisation auprès des assurés sociaux à propos du choix des filières de soins. Cette campagne vient pour les aider à choisir, avant le 31 mars prochain, entre les trois filières de soins prévues par la loi et qui sont la filière publique, la filière privée et la filière du remboursement. Cette date a été dictée par la loi qui oblige les affiliés à opter pour l'une des filières, trois mois avant l'entrée en vigueur de la 2ème phase de la réforme. Et comme cette phase est prévue pour le 1er juillet 2008, les assurés sociaux sont tenus de faire ce choix avant la 31 mars prochain. D'ailleurs, le PDG de la CNAM a tenu à préciser que : « cette date n'est pas fatidique. Ce choix n'aura d'effet que sur les prestations effectuées durant le 2ème semestre de 2008. Ensuite, l'affilié pourrait changer de filière si jamais son choix s'avère non convaincant. D'ailleurs, il pourra changer de filière tous les ans, s'il le veut. Dédramatisons la situation ! ». Pour présenter la campagne de sensibilisation, M. Naceur Gharbi a tenu à placer cette phase dans le processus général de la réforme de l'assurance-maladie dont les premières réflexions ont commencé le 1er mai 1995. Il a affirmé que c'est le résultat d'une évaluation de la situation sanitaire débouchant sur de nouveaux objectifs pour une nouvelle étape historique : « le nouveau régime vient pour améliorer l'accès des affiliés aux prestations de santé et pour répondre aux nouveaux besoins survenus, entre-temps, avec le développement socioéconomique. Si l'ancien régime a abouti à une envolée de l'espérance de vie à la naissance et à la quasi-généralisation de la vaccination, le projet en cours garantit un panier de soins dans le régime de base obligatoire à travers une couverture généralisée et une structure unique regroupant tous les assurés sociaux. Cette réforme n'est pas une négation des politiques sanitaires qui ont précédé. C'est une continuité dans le cadre d'une dynamique évolutive qui réagit aux nouveaux besoins dans un sens d'amélioration. »
Les filières Arrivant aux filières, le PDG de la CNAM a précisé que chacune aura sa couleur. Les affiliés choisissant la filière publique auront des cartes de couleur bleue. Ceux de la filière privée auront des cartes de couleur jaune. Alors que ceux qui optent pour la filière de remboursement auront des cartes de couleur verte : « Chaque carte donne accès à un mécanisme déterminé de couverture médicale. La carte bleue a l'avantage de ne pas être plafonnée. Les affiliés optant pour le secteur public ont accès à toutes les spécialités. Car le secteur de la santé publique reste la référence. C'est notre soupape de sécurité. Pour la filière privée, appelée aussi 'filière du médecin de famille' ou 'parcours coordonné de soins' ou encore 'tiers payant', les porteurs de la carte jaune doivent choisir un médecin référent et passer à travers lui pour toutes les prises en charge médicales autres que la gynécologie, la pédiatrie, les soins dentaires, l'ophtalmologie et les 23 Affections Prises en Charge Intégralement (APCI). Donc, ces assurés sont appelés à faire le choix de ce médecin avant le 31 mars en parallèle avec le choix de cette filière. Quant à la filière de remboursement, les assurés sociaux peuvent aller aussi bien dans le secteur public que chez les médecins libéraux conventionnés. Ils paient les honoraires des soins médicaux et se font rembourser par la CNAM. Ils sont, toutefois, pris en charge par la CNAM pour les interventions chirurgicales et les hospitalisations dans les structures publiques de santé. ». Pour M. Naceur Gharbi : « ces trois régimes représentent des extensions différentes à un même régime de base. Chaque affilié pourra choisir ce qui lui sied le mieux.».
Les réserves Aux questions des journalistes concernant les affiliations des corporations professionnelles et les réserves des médecins spécialistes libéraux, le PDG de la CNAM a expliqué : « Au départ, toutes les corporations professionnelles libérales se sont soulevées contre la loi de 2004. Ensuite, et après de longs débats, elles sont toutes signataires des conventions. Les cliniques, les pharmacies, les laboratoires et près de 55 % des médecins sont signataires avec la CNAM. Certes, les médecins spécialistes du Grand Tunis ont des réserves sur le conventionnement. Seulement, 12 % d'entre eux sont conventionnés. Mais, nous essayons de trouver un terrain d'entente avec tous les professionnels. ». Concernant les mutuelles et les assurances groupes, M. Naceur Gharbi a précisé : « nous voulons que les mutuelles restent et que les assurances groupes se renforcent. Elles vont se charger du régime complémentaire et d'autres activités qui améliorent le niveau d'encadrement social des citoyens. La CNAM ne saurait contrer une telle orientation. C'est à l'encontre de la logique de sa création. ». A propos des plafonds, le PDG de la CNAM a précisé : « les interventions chirurgicales, les hospitalisations, les APCI, l'IRM, le scanner et les lunettes n'entrent pas dans le décompte du plafond. ». M. Naceur Gharbi a affirmé que les difficultés rencontrées sont inhérentes à toute réforme lors de son début et que les structures de la CNAM font tout pour la réussir en concertation avec tous les intervenants.