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Inquiétant ; la courbe d'évolution a doublé depuis 1994
Santé : Lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus en Tunisie (Journée Portes Ouvertes à l'Institut Salah Azaiez)
Publié dans Le Temps le 24 - 02 - 2008


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Stratégie de lutte ; implantation de nouveaux centres de soins du cancer à Jendouba, Gabès et Gafsa.
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Trois questions au Pr Mohamed Khaled Ben Rahal, Chef de Service de la Chirurgie Carcinologique Générale
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« Il serait utile de former une équipe mobile qui intervient au niveau des domiciles des malades pour mieux les prendre en charge »
Les Français viennent de dévoiler les résultats d'une étude sur le taux d'augmentation du cancer du sein dans l'hexagone. Une nette réduction a été enregistrée au niveau des nouveaux cas (incidence) de cette pathologie en 2005 et 2006. Selon le site www.amicalien.com, les chercheurs considèrent que « la baisse de l'incidence en période de déploiement du dépistage est paradoxale » et seule, « la diminution massive et simultanée des traitements hormonaux de la ménopause (THM) » pourrait expliquer cette évolution. En Tunisie, nous disposons de tout un programme national de lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus. Il est concrétisé par le ministère de la Santé publique avec l'implication de plusieurs partenaires, notamment l'ONFP. Mais quel est l'état des lieux de cette pathologie ? Comment évolue-t-elle ? Avons-nous dressé un bilan en la matière ? Cette maladie est très fréquente en Tunisie, car on compte plus de 1200 nouveaux cas chaque année. Elle touche plus particulièrement les femmes, comme elle est l'une des premières causes de mortalité. Son dépistage précoce à travers plusieurs mécanismes et la sensibilisation contre cette pathologie demeurent parmi les meilleurs moyens d'intervention à un stade avancé. D'ailleurs c'est dans ce cadre que l'Institut Salah Azaiez, a organisé hier, une journée portes ouvertes sur la question et ce en présence de M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique. Par la même occasion, le ministre a visité les différents services de l'Institut pour avoir une idée sur les conditions de travail du cadre médical ainsi que l'hospitalisation des patients.
« La courbe d'évolution du cancer du sein est ascendante en Tunisie et ce jusqu'à 2014. Le nombre des cas s'est presque multiplié par deux durant la décennie 1994-2004 », d'après Le Pr Mongi Maalej, chef de Service de la radiothérapie. C'est ce qui a été déclaré hier, lors de la journée portes ouvertes à l'Institut Salah Azaeiz. En fait, la manifestation -qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de Lutte Contre le Cancer- fut une occasion pour le ministre de la Santé publique pour avoir une idée sur l'état des lieux de cet institut qui date depuis 1969. Assurant 70 mille visites médicales et 60 mille interventions dans différents domaines, cet établissement ne cesse d'enregistrer une augmentation au niveau des nombres de consultations externes, avec presque 8 mille en 2007, soit un taux d'évolution de l'ordre de 3,2 %.

Dépistage et information
Lancé il y a des années, le programme national de lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus repose sur plusieurs axes à savoir ; la prévention et le dépistage, la prise en charge de la maladie, la formation et la recherche et la prise en charge sociale des malades. Pour ce faire, la Direction de la Santé de Base ainsi que d'autres intervenants veillent à la concrétisation de ce plan à travers notamment la sensibilisation et l'information des femmes. Toutefois, le nombre des femmes informées sur la maladie du cancer du sein varie d'une région à l'autre. Selon les résultats du MICS3, 13,3 % des femmes n'ont pas encore entendu parler de cette pathologie. Le taux change selon la situation de la femme (issue d'une zone rurale ou urbaine), son âge et même son milieu géographique. L'enquête a révélé que le taux le plus important des femmes qui ignorent le cancer du sein est enregistré dans la région de Kasserine avec 33 %.
Toujours dans le même contexte, un quart des femmes qui savent ce type de cancer ignorent les moyens de dépistage. 11 % d'entre elles connaissent la mammographie et 66 % sont au courant de l'auto examen. Mais, une bonne partie des femmes tunisiennes ne connaissent pas les moyens de dépistage, plus particulièrement celles rurales (38,5 % contre 18,6 % dans les zones urbaines). Ce taux diffère, 18,6 % dans le district du Grand-Tunis, à 42,2 % à Kasserine.
Pour ce qui est du col de l'utérus, le MICS 3 a démontré que 17 % des femmes connaissent la technique du frottis. Le taux fléchi dans les zones rurales car 6 % d'entre elles ont une idée sur cette technique. Par contre, celles qui ont eux recours à cette méthode de dépistage sont limitées, soit 12 % seulement. Comme de coutume, c'est dans les zones rurales que nous enregistrons le taux le plus faible avec 5 % contre 16 % dans les zones urbaines. Là où le bât blesse, c'est Kairouan, car cette « technique est presque absente dans la région », toujours d'après le MICS 3.
Le dépistage précoce est l'un des principaux moyens pour réduire la maladie. Il ne faut pas, toutefois négliger un autre facteur important celui de la prise en charge psychologique des patients, qui est d'une importance majeure. Ce service fait défaut car, 3 psychologues seulement assurent cette tâche à l'Institut Salah Azaiez.
Conscient de l'importance de cette maladie, l'Etat compte passer à la vitesse supérieure dans le domaine. « Des nouveaux centre de soins verront le jour à Jendouba, Gafsa et Gabès », d'après M. Zenaidi. Il a précisé aussi que les services spécialisés seront renforcés en termes de cadre médical et d'équipements, notamment les centres de Sfax et de Sousse.
Le cancer est une maladie qui coûte cher à la communauté. Il est donc essentiel de la dépister à une stade précoce à travers plusieurs plans d'intervention efficaces.
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Trois questions au Pr Mohamed Khaled Ben Rahal, Chef de Service de la Chirurgie Carcinologique Générale
« Il serait utile de former une équipe mobile qui intervient au niveau des domiciles des malades pour mieux les prendre en charge »
Le Temps : Comment évaluez-vous le programme national de lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus ?
Pr Mohamed Khaled Ben Rahal : Il s'agit d'un programme qui s'attaque à tous les aspects du problème. Il fait intervenir tous les acteurs dans le domaine, notamment, la DSSB, l'ONFP et les ONG. Ce programme repose sur quatre axes ; la prévention et le dépistage, la prise en charge de la maladie, la formation et la recherche et la prise en charge sociale des patients. Pour mieux intervenir, il y a eu recours à l'identification des problèmes qui se posent, dont le manque d'information et de sensibilisation ce qui traduit d'ailleurs par le retard du diagnostic.

La prise en charge psychologique des patients fait encore défaut à l'Institut Salah Azaiez.
Effectivement. Trois psychologues veillent à cette tâche. Nous avons des difficultés à trouver des spécialistes qui acceptent de travailler dans le domaine.

Le traitement palliatif est d'une importance majeure. Mais la capacité d'accueil du service est très limitée.
Nous avons une capacité d'accueil de 8 patients. C'est peu, d'où l'importance de penser à d'autres alternatives, telles que l'hospitalisation à domicile. Il serait utile de former une équipe mobile qui intervient au niveau des domiciles des malades pour mieux les prendre en charge. C'est un choix qu'il faut faire.


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