Le Temps-Agences - L'Iran a durci le ton hier contre les grandes puissances qui étudient une nouvelle résolution de l'ONU renforçant les sanctions contre la République islamique, en avertissant qu'il répondra de façon "appropriée". "Nous prendrons une mesure appropriée dans le cas de l'adoption d'une nouvelle résolution" du Conseil de sécurité, a dit dans un point de presse le porte-parole de la diplomatie Mohammad Ali Hosseini, sans autre détail. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne (5+1) se réunissent aujourd'hui pour discuter d'un texte renforçant les sanctions contre la République islamique, à cause de son refus notamment de suspendre son enrichissement d'uranium. Cette réunion intervient trois jours après un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concluant qu'elle n'est toujours pas en mesure de certifier la nature pacifique du programme nucléaire iranien. M. Hosseini a expliqué que l'Iran "annoncera sa décision au moment opportun, en fonction du contenu de la nouvelle résolution". Le président Mahmoud Ahmadinejad avait déjà adressé une mise en garde aux grandes puissances avant-hier sur ce sujet en menaçant de "mesures fermes de représailles (...) tout pays qui prendra les devants, qu'il soit européen ou non européen". Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU doit être prise à une majorité de neuf de ses quinze membres, et sans veto de l'un de ses membres permanents. Des diplomates ont fait état de réticences de quatre membres non permanents (Afrique du sud, Indonésie, Libye, Vietnam) à imposer de nouvelles sanctions à l'Iran après déjà deux résolutions punitives (1737, 1747). M. Hosseini a minimisé l'impact éventuel de nouvelles mesures en évoquant de "légers problèmes", et en assurant que l'Iran disposait de "différentes options pour les régler". Le projet de résolution, déposé jeudi par la France et la Grande-Bretagne, inclut notamment une interdiction de voyager pour les responsables impliqués dans le programme nucléaire. Il exhorte également tous les Etats à inspecter les navires et avions-cargos "à destination et en provenance d'Iran (...) qui pourraient transporter des marchandises interdites par cette résolution". Il invite enfin à surveiller les échanges des institutions financières avec toute banque domiciliée en Iran. Les sanctions déjà adoptées par le Conseil et les pressions américaines sur les banques étrangères ont renchéri le coût des affaires avec l'Iran et dissuadé de nombreuses entreprises d'y investir, notamment dans le secteur pétrolier.