L'euro, au-dessus de 1,50 dollar L'euro était installé hier au-dessus du seuil de 1,50 dollar face à un billet vert à de nouveaux plus bas historiques, miné par les perspectives de croissance en berne aux Etats-Unis et la politique baissière de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur ses taux directeurs. La monnaie unique européenne est montée jusqu'à un nouveau record de 1,5088 dollar vers 09H00 GMT. La monnaie unique européenne perdait du terrain face au yen, à 160,12 yens contre 160,60 yens la veille au soir. La devise américaine baissait aussi face à la monnaie nippone à 106,41 yens contre 107,24 yens mardi. Plombé par des indicateurs en baisse plus forte que prévu et la perspective d'une nouvelle baisse des taux de la Fed, le dollar ne cesse de connaître depuis plusieurs mois des plus bas historiques face à l'euro qui bénéficie, en revanche, de l'inflexibilité de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, le niveau de l'euro est un "handicap" pour les exportations européennes, a déclaré mercredi le ministre du Budget Eric Woerth. "L'euro est effectivement très élevé. C'est à la fois protecteur contre les importations et un handicap pour nos exportations", a-t-il déclaré à l'issue du conseil des ministres. "Il faut qu'en matière de politique monétaire, on reste dans les bornes du raisonnable", a renchéri le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez. Lors du compte-rendu du conseil des ministres, il a rappelé que Nicolas Sarkozy était "très attentif" aux questions de politique monétaire, "avec comme leitmotiv: faire attention à ce qu'on garde des emplois et notamment des emplois industriels en France". Le président français s'est inquiété à de nombreuses reprises du niveau élevé de l'euro face au dollar. La monnaie européenne a franchi hier la barre de 1,50 dollar à la faveur des craintes persistantes de récession aux Etats-Unis et de possibles baisses des taux de la Réserve fédérale.
L'affaire des fraudes fiscales s'étend hors de l'Europe Les autorités fiscales australienne et néo-zélandaises ont à leur tour lancé hier des perquisitions et des audits visant des individus fortunés soupçonnés d'évasion fiscale vers des comptes bancaires au Liechtenstein. Le Premier ministre australien Kevin Rudd, tout en soulignant que des enquêtes étaient en cours, a indiqué que les resquilleurs ne seraient pas tolérés et que la lutte contre le recours à des paradis fiscaux pour dissimuler des fonds serait une priorité de son gouvernement. "Les lois fiscales de ce pays sont là pour être respectées", a déclaré Rudd aux journalistes après avoir rencontré son homologue néo-zélandaise, Helen Clark, à Canberra. La pression s'accroît chaque jour un peu plus sur le Liechtenstein pour qu'il lève le secret bancaire, après l'annonce par une série de gouvernements qu'ils enquêtent sur des cas d'évasion fiscale vers des comptes dans la principauté. Après l'Allemagne, puis la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas, l'Espagne a annoncé enquêter elle aussi sur plusieurs personnes soupçonnées d'utiliser des comptes au Liechtenstein pour échapper au fisc. Le fisc espagnol s'est refusé à tout commentaire sur le nombre de personnes suspectées. Les noms de ces personnes apparaissent sur des comptes et des dépôts bancaires au Liechtenstein soupçonnés d'avoir été utilisés à fins d'évasion fiscale, a-t-il cependant indiqué. En France, la liste d'auteurs potentiels d'évasion fiscale vers le Liechtenstein comporte 200 noms que l'administration fiscale française étudie actuellement, selon le gouvernement. Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont dit examiner les cas d'une centaine de contribuables américains soupçonnés d'avoir eux aussi caché une partie de leur fortune dans la principauté. Avec ses 35.000 habitants, le Liechtenstein, coincé entre l'Autriche et la Suisse, a attiré les fortunes de milliers de personnes en leur garantissant la plus grande discrétion, ce qui lui a valu d'être placé sur la liste noire des paradis fiscaux.