70 Palestiniens tués en deux jours * Les bureaux d'Ismaïl Haniyeh détruits Le Temps-Agences - Soixante-dix Palestiniens ont été tués depuis le début samedi de l'agression israélienne la plus meurtrière depuis 2000 contre la bande de Gaza, amenant hier l'Autorité palestinienne à suspendre tout contact avec Israël. "Les négociations sont suspendues comme tous les contacts à tous les niveaux car ils n'ont aucun sens au regard de l'agression israélienne", a déclaré Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Peu avant, le Premier ministre Ehud Olmert avait affirmé qu'Israël allait poursuivre ses opérations et comptait aussi continuer les négociations avec l'Autorité palestinienne de M. Abbas. Hier matin, les violences ont repris dans le nord de la bande de Gaza où sept Palestiniens ont été tués alors que la veille 63 Palestiniens avaient trouvé la mort lors d'une opération surnommée "Hiver chaud", a-t-on indiqué de sources médicales palestiniennes. Samedi, deux soldats israéliens ont été tués et six blessés lors de violents combats. Des appareils de l'armée de l'air israélienne ont détruit durant la nuit de samedi à dimanche les bureaux du chef du gouvernement Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh. "Israël n'a aucune intention de cesser, ne serait-ce que pour un moment, les combats, a prévenu M. Olmert devant ses ministres réunis à Al Qods. "Nous souhaitons poursuivre les négociations de paix", a-t-il ajouté. Le ministre de la Défense Ehud Barak a pour sa part annoncé que le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, "paiera le prix et les conséquences" de "la dégradation de la situation". Sur le front international, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné hier les violences à Gaza et dans le sud d'Israël, lors d'une réunion d'urgence convoquée à la demande de M. Abbas. Les membres du Conseil "soulignent la nécessité pour toutes les parties de mettre fin immédiatement à tout acte de violence", affirme la déclaration. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon tout en reconnaissant à Israël le droit de se défendre, a auparavant critiqué "l'usage disproportionné et excessif de la force qui a tué et blessé tant de civils, y compris des enfants". En réponse, M. Olmert a estimé que "personne n'a le droit moral de critiquer Israël pour exercer son droit à l'auto-défense". Depuis le début de l'offensive israélienne mercredi, une centaine de Palestiniens ont été tués. Un civil israélien a péri dans le tir d'une roquette mercredi. Hier matin, 24 roquettes ont été tirées vers le sud d'Israël, selon la police, faisant un blessé léger. La veille, les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 50 roquettes contre Israël, où sept personnes, dont deux enfants et une femme, ont été blessées dans la ville d'Ashkélon (sud), distante de 10 km de la bande de Gaza. De nombreux pays arabes ont condamné l'opération israélienne, ainsi que la France qui a également condamné les tirs de roquettes palestiniennes tandis que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé qu'Israël serait "déraciné" et ses dirigeants traduits en justice "un par un". La présidence slovène de l'UE a condamné hier "l'usage disproportionné" de la force par l'armée israélienne tout en dénonçant les tirs de roquettes. Le pape Benoît XVI a lancé un appel à un arrêt "unilatéral et sans conditions" des affrontements.