La Libye envisage pour l'année 2007 de porter ses investissements en Tunisie à 3 milliards de dollars contre 2,3 milliards de dollars actuellement. C'est la raison pour laquelle, elle projette la réalisation d'une raffinerie de pétrole ainsi qu'un gazoduc et un oléoduc avec l'aide d'investisseurs internationaux. « Nous réfléchissons actuellement à la réalisation d'un oléoduc et d'un gazoduc ainsi qu'à la construction d'une raffinerie de pétrole dans la région de Skhira en Tunisie dans le cadre d'un projet conjoint tuniso-libyen en collaboration avec des investisseurs internationaux » vient d'annoncer le ministre libyen du commerce et de l'investissement, M. Tayeb Essafi, à Tripoli (Libye), cité par plusieurs agences de presse. Ces déclarations coïncident avec la récente visite en Tunisie de M. Chokri Mohamed Ghanem, secrétaire du Comité de direction de la Compagnie nationale libyenne du pétrole pour assister à l'Assemblée générale de la compagnie tuniso-libyenne "Joint Oil". M. Ghanem a confirmé la solidité de la coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie notamment les projets mixtes que les deux pays ont convenu de réaliser dont la construction d'un gazoduc entre la Tunisie et la Libye , d'examiner les perspectives d'exploitation du permis « 7 novembre » situé dans les eaux territoriales entre la Tunisie et la Libye. Le port de Skhira, à même de recevoir des pétroliers de 120.000 tonnes, est doté d'infrastructures en matière de stockage de produits raffinés, d'un oléoduc et de toutes les installations annexes. A noter que les compagnies britanniques « Petrofac » et qatari « Qatar Petroleum » sont en course pour la réalisation et l'exploitation d'une raffinerie de pétrole brut, d'une capacité minimum de 120.000 barils/jour, au terminal de la Skhira. La Tunisie, pays aux ressources énergétiques limitées, fait transiter depuis deux décennies du gaz naturel algérien vers l'Europe à travers un gazoduc transmaghrébin.
Construction d'un village touristique à proximité de la frontière tuniso-libyenne M. Essafi a ajouté que « La Libye et la Tunisie envisagent, en outre, de construire un village touristique à proximité de la frontière entre les deux pays », affirmant que la Libye est déterminée à mettre en place une zone de libre-échange dans la région de Zaoura Boukemeche près des frontières tunisiennes. Il a, d'autre part, indiqué que Tunisiens et Libyens pourront prochainement procéder à des transferts de Fonds à travers les frontières et les convertir en monnaies locales, ce qui constitue un autre indicateur de l'amélioration des relations économiques entre les deux pays. Cette décision qui entrera en vigueur à compter du premier trimestre 2007 vient compléter l'accord bilatéral sur le libre-échange et présentera de multiples avantages sur le plan économique notamment dans les domaines du commerce et des investissements.
Evolution des échanges commerciaux Le commerce bilatéral a enregistré une forte croissance durant les dernières années, suite aux réformes économiques engagées en Libye et la disponibilité des entreprises tunisiennes à offrir leurs services sur un marché attractif et proche géographiquement. Les échanges commerciaux tuniso-libyens sont passés de 1275 millions de dinars en 2005 à 960 millions de dinars en 2004, soit une hausse de 32%. Cette tendance à la hausse s'est poursuivie durant les 11 premiers mois de 2006 avec une augmentation des exportations de 30 % atteignant 727 millions de dinars. Quant aux importations, elles ont enregistré une hausse de 55 % atteignant 911 millions. Les investisseurs libyens occupent la quatrième position parmi les investisseurs arabes en Tunisie avec 39 projets dont 31 dans le secteur industriel, 5 dans le tourisme et 3 dans les services. S'agissant des entreprises tunisiennes, 27 unités sont installées en Libye opérant dans les industries et les services outre la participation de 16 sociétés tunisiennes dans des entreprises libyennes. La Tunisie est le premier investisseur étranger en Libye. A rappeler que l'accord de libre-échange, signé entre les deux pays le 14 juin 2001, vise à «libérer le commerce de tous les obstacles qui pourraient entraver l'écoulement des marchandises entre les deux pays», «l'établissement d'une coopération économique et commerciale afin de parvenir à l'interpénétration des intérêts au profit des deux parties» et «l'exploitation optimale des moyens et le développement du partenariat entre les entreprises des deux pays dans tous les secteurs notamment dans l'industrie, le tourisme et les services».