La chambre criminelle du tribunal correctionnel de Tunis a récemment examiné une affaire de braquage dans le métro dans laquelle sont impliqués trois délinquants qui ont détroussé un paisible citoyen alors qu'il s'apprêtait à se rendre à son travail. Les faits remontent à quelques mois, quand trois malfrats sont montés à la station de la cité Ennour, près d'El Kabaria, à bord d'une rame de métro reliant la banlieue sud à la capitale. Ils se sont installés auprès de la victime avec laquelle ils ont entamé un brin de causette avant de lui demander l'heure. Soudainement, ils ont exigé qu'elle leur remette le téléphone portable qu'elle avait sur elle ainsi que le portefeuille. Devant le refus du citoyen à s'exécuter, l'un des bandits sortit une bombe de gaz lacrymogène avec laquelle il l'aspergea tandis que ses acolytes le soulagèrent de son bien, sous la menace d'armes blanches, avant de s'évaporer dans la nature à leur descente à la station suivante. La mort dans l'âme, la victime se rendit au poste de police le plus proche où il raconta la triste mésaventure qu'il vient de vivre. Munis du signalement précis des braqueurs, les agents ratissèrent le lieu de l'agression, réussissant à arrêter plusieurs suspects. Trois d'entre eux ont été formellement reconnus par la victime. A l'interrogatoire, ils ont avoué leur méfait et dénoncé un quatrième complice, celui qui a acheté le portable pour une bouchée de pain, tout en sachant son origine frauduleuse. La bande des quatre traduite devant la justice n'a pas échappé à une sentence exemplaire : deux inculpés, accusés de vol qualifié avec utilisation de la menace et de violences graves, ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, et le troisième, accusé de complicité, a écopé de deux ans. Enfin, le receleur, qui a acquis frauduleusement le téléphone portable de la victime, croupira derrière les barreaux pendant deux années.