Interview de Ezzeddine Zaâtour, secrétaire général L'Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) tiendra (sauf report) sont 25ème congrès les 25, 26 et 27 avril 2008. Un congrès que ses initiateurs ambitionnent qu'il sera celui de la réunification de toutes les composantes de la famille estudiantine, une famille décimée depuis des années par des querelles intestines qui ont gangrené l'organisation et ont mis à mal les intérêts des étudiants et de l'université en général. Notre invité, aujourd'hui, est Ezzeddine Zaâtour, secrétaire général de l'Organisation. Il nous parle des préparatifs du congrès, de ses objectifs et d'autres questions. Interview.
• Le Temps : Quelles sont les causes de la crise que traverse l'UGET depuis des années ? -Ezzeddine Zaâtour : Deux causes essentielles. Il y a tout d'abord le fait que l'Organisation estudiantine rencontre des difficultés dans l'exercice de ses activités syndicales au sein des institutions universitaires. Il n'y a pas de dialogue sérieux avec l' UGET pour remédier aux problèmes syndicaux ce qui l'a poussée à recourir à la contestation. En plus, il y a le désintéressement des étudiants pour l'action syndicale et politique. •Cela est dû à quoi ? -Il y a un problème de communication au sein de l'organisation estudiantine et aussi le manque de mécanismes modernes de travail. Il y a aussi la peur de l'action syndicale et politique en général et ce phénomène est mondial. • Revenons aux causes de la crise. -La deuxième cause est subjective et elle tient à l'existence au sein de l'organisation de luttes intestinales et aussi des luttes entre les courants politiques pour s'approprier l'UGET. • Quelles sont, d'après vous les remèdes pour sortir de cette crise ? -Pour que l'organisation estudiantine réussisse à redorer son blason et éradiquer les causes à l'origine des maux qui la rongent, il faut qu'elle revienne aux étudiants. Qu'elle soit l'organisation des étudiants. Une organisation indépendante et autonome loin de tous les courants politiques. Il ne faut pas que les étudiants fassent d'amalgames politico-syndicales et l'appartenance à un parti politique. Il faut une totale démarcation entre les deux appartenances et se limiter, dans l'action, aux statuts et aux règlements de l'organisation. • L'organisation s'apprête à tenir son 25ème congrès, où en sont les préparatifs d'autant plus que c'est un congrès qui ambitionne d'être celui de la réunification ? -Toutes les composantes de la famille estudiantine ont entamé dès décembre 2006 des discussions pour mettre fin aux différends qui les déchirent. Ces discussions ont porté leurs fruits. Ainsi, lors des élections des représentants des étudiants dans les conseils scientifiques au sein des institutions universitaires, l'UGET a présenté des listes unifiées et aussi constitué une commission nationale chargée de préparer le congrès où sont représentées toutes les composantes. Cette commission s'est réunie à plusieurs reprises et a appelé la commission administrative à fixer la date du congrès de réunification. •Mais les représentants des socialistes de gauche se sont retirés de cette commission ? -Les camarades socialistes de gauche ont participé aux discussions, aux élections des conseils scientifiques et à plusieurs réunions de la commission nationale chargée de préparer le congrès. Mais et sans aucun motif valable, ils ont décidé et brusquement de faire cession et de rompre nos accords et ont commencé depuis un certain moment à s'adonner à des pratiques politico-partisanes qui n'ont aucune relation avec le congrès de réunification. • Vous espérez qu'ils réintègreront la commission ? -Nous tenons à ce qu'ils participent au congrès. Mais, s'ils ne veulent pas ils se seront exclus d'eux-mêmes. • Vous allez briguer un autre mandat ? -Non, j'ai dépassé la période estudiantine et c'est à la nouvelle génération de prendre les commandes. • Quel est l'état des relations de l'organisation avec le ministère de tutelle ? -L'UGET traverse une période difficile. Elle n'a pas reçu depuis plus d'un an le financement public. Il y a une vingtaine de représentants de l'UGET qui sont renvoyés par les conseils de discipline et il y a aussi des jugements par contumace pour certains adhérents avec tout cela le blocage de dialogue avec le ministère sur nos revendications et la non participation de l'UGET aux différents dossiers concernant l'université. • Revenons au congrès, quels en sont les autres objectifs en dehors de l'impératif de réunification ? La consolidation des assises de l'organisation estudiantine et de ses constantes progressistes et modernes contre toute forme d'obscurantisme et d'extrémisme d'où qu'elles viennent. Interview réalisée par Néjib SASSI